Manuel Valls veut changer le Parti socialiste et former, pourquoi pas, une grande coalition qui irait du centre gauche au centre droit. Il y croit, il y a toujours cru. Le chef du gouvernement, quand il n'était que marginal au PS, rêvait de réveiller le parti comme Tony Blair l'avait fait avec le Parti travailliste. Aujourd'hui, il rêve plutôt d'un grand parti démocrate à la mode Matteo Renzi en Italie. Manuel Valls pense que le moment est venu de tout recomposer. Il est persuadé que le temps joue pour Marine Le Pen. Preuve en est notre sondage qui donne la présidente du Front national qualifiée pour le second tour de la prochaine présidentielle, alors que François Hollande n'y est pas.
Pour le Premier ministre, il va falloir d'ici à la présidentielle transformer le PS : plus réformateur, plus moderne, plus ouvert. Un parti de gauche, mais qui occupe plus d'espace qui irait des modérés de gauche aux modérés de droite. Chez ces derniers, seul Jean-Pierre Raffarin dans le camp d'en face lui a répondu favorablement. C'est quand même un peu court.
Ce qui est certain, c'est que Manuel Valls regrette de ne pas avoir tendu la main à François Bayrou. Il dit même que c'est "l'erreur initiale". Il va même plus loin en expliquant qu'il aurait fallu discuter avec les centristes et leur proposer des circonscriptions, comme cela a été fait avec les Verts.
Dans Le Monde, l'ancienne ministre Europe Écologie - Les Verts Cécile Duflot fait une proposition à François Hollande pour créer une "coalition" entre socialistes et communistes. Elle s'adresse au chef de l'État, et pas à Manuel Valls, le chef de la majorité. Cécile Duflot a quitté le gouvernement lorsque Manuel Valls a été nommé à Matignon. Qu'est-ce qu'ils ont en commun ? Qu'est-ce qu'ils partagent ? Une coalition pour quoi faire ? Sur quelle ligne ? Avant de parler de coalition, il faudrait peut-être parler de programme. Quelle est l'idée ? Refaire la gauche plurielle ?
Cela n'amuse plus vraiment Manuel Valls. Le Premier ministre est très clair : "Si on veut créer un grand parti social-démocrate, il faut que ce soit sur des thèmes que je défends : l'autorité, la sécurité, le sociétal, le régalien. Un parti qui s'adresse en grande partie aux classes moyennes, un parti qui ne fait pas de compromis". Ce qui laisse peu de place à Cécile Duflot. À Matignon, on n'a pas attendu Cécile Duflot pour faire de l'écologie. On estime que c'est Laurent Fabius, avec son accord conclu à la COP21, qui incarne le mieux l'écologie aujourd'hui.
Manuel Valls n'est toutefois pas au bout de ses peines. D'abord parce qu'il est un peu seul pour l'instant à vouloir tout recomposer. Ensuite, il n'est pas certain que François Hollande le suive dans cette entreprise. En attendant, le Premier ministre cogite. Il n'oublie pas ce que lui avait dit Jacques Delors : "toutes les formations socio-démocrates ont connu un jour une scission". Autrement dit, s'il veut réussir, Manuel Valls ne fera peut-être pas l'économie d'une rupture avec le PS.
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