Une France en bleu et rose. Zéro région pour le Front national, sept pour les Républicains, cinq pour le Parti socialiste. Un scrutin régional pour rien ? Absolument pas ! Tout le monde pourrait dire au fond : "On s'en est sorti". Le FN n'a, certes, pas empoché de région, mais il peut revendiquer sa progression, sa puissance. On l'a vu au premier tour lorsqu'il est arrivé en tête dans six régions. Les Républicains peuvent dire que sept régions ce n'est peut être pas la vague bleue espérée, mais ce n'est pas si mal. En tout cas c'est beaucoup mieux que la Bérézina de 2010. Le PS, qui enregistre un nouveau revers électoral, peut estimer qu'il a plutôt bien résisté avec cinq régions. La réalité c'est que les électeurs qui ont empêché le Front national de se hisser à la tête des régions ont aussi empêché, au premier tour, la droite et la gauche de crier victoire. La réalité c'est que personne n'a vraiment perdu, mais personne n'a vraiment gagné non plus.
L'avertissement est très sévère envers la droite et la gauche. Au lendemain du second tour, on a un FN qui s'est installé à près de 30%. Un tiers des électeurs choisissent le parti de Marine Le Pen. Le parti fait environ 6,4 millions de voix. Il va se retrouver en force dans les exécutifs régionaux. Cela va peser d'avoir des élus dans ces instances. Ce résultat est le fruit d'un seul seul parti.
Le Parti socialiste sauve les meubles certes, mais en faisant cette fausse unité avec les écolos et le Front de Gauche. Et encore quand ça marche. Parce qu'en Île-de-France, cette région hautement symbolique qui était dirigée par la gauche depuis sept ans, l'union de la gauche a purement échoué. Sans compter que le PS, pour parvenir à sortir la tête de l'eau, a dû se faire hara-kiri en Nord-Pas de Calais-Picardie et en PACA, deux de ses bastions historiques.
Il ne faudrait pas que le seul projet de la droite et de la gauche consiste à faire barrage au FN.
Alba Ventura
À droite aussi, on s'y est mis à plusieurs pour se hisser dans un maximum de régions. C'est l'addition Républicains et des centristes qui l'emporte. Même si les centristes n'ont pas vraiment brillé dans cette élection. Mais le résultat est là. La droite ne balaie pas la gauche. Et là où elle l'emporte nettement, c'est parce que le PS s'est retiré. N'en déplaise à Nicolas Sarkozy, c'est grâce au front républicain que Christian Estrosi, Xavier Bertrand et Philippe Richert ont pu tirer leur épingle du jeu.
Sans compter que la droite va devoir s'interroger sur ces électeurs qui ont choisi le FN au premier tour (il y en a quand même un sur cinq) et qui sont finalement revenus au bercail au second tour. Cet aller-retour n'est pas un bon présage à un an et demi de la présidentielle.
On voit bien qu'il ne sera pas possible pour la droite et la gauche de continuer comme avant. Au soir des résultats, tout le monde a tenté de faire profil bas. Mais qu'en sera-t-il dans quinze jours, dans un mois ? Ni les uns ni les autres ne peuvent gagner sur le rejet du PS ou sur le rejet du Front national. Surtout, il ne faudrait pas que le seul projet de la droite et de la gauche consiste à faire barrage au FN.
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