Ce devait être l'épreuve de vérité pour la majorité. Finalement, le projet de loi pour la croissance et l'activité, dite "Loi Macron", devrait finalement être adopté sans encombre d'ici la fin du mois. Les "frondeurs" ont déposé les armes. La plupart d'entre eux ont fait une croix sur leur combat.
Vous avez peut-être encore en tête les avertissements qu'ils avaient lancés avant les vacances de Noël. Martine Aubry dénonçait une "régression sociale". Il fallait "mettre en échec la loi Macron", pour la députée écologiste Cécile Duflot.
Ça allait être la révolution, pire qu'au moment du budget. Le gouvernement allait trembler. On se demandait même s'il n'était pas prêt à dégainer le 49.3, l'arme atomique qui lui permet de faire passer un texte en force.
Les "frondeurs" préparaient même en douce une contre-loi Macron. En tout cas, ils avaient bien l'intention de doucher le gouvernement et ce jeune ministre de l'Économie en allant jusqu'à voter "contre" ce texte.
Il faut clairement y voir un premier effet du 11 janvier. Il y a un côté "la France nous regarde". Les "frondeurs" contactés lundi 19 janvier étaient en tout cas dans un "esprit constructif", comme ils disent. L'heure n'est plus à engager une guérilla contre le gouvernement.
L'enjeu aujourd'hui dépasse largement la loi Macron. Ils ont tous conscience que perdre de l'énergie sur le nombre de dimanche ou la question de faire rouler des autocars ou pas, c'est franchement subalterne. Faire de la loi Macron la mère de tous les vices, ce n'est plus le sujet.
Les "frondeurs" ne sont pas des petits pois
Alba Ventura
Bien sûr, il n'est pas question de se coucher. Il y a aura des débats. Les "frondeurs" ne sont pas des petits pois. Certains auront du mal à s'exprimer mezza voce. Mais, comme le dit l'un d'entre eux : "Ce n'est pas maintenant que le président de la République a retrouvé de la crédibilité que l'on va venir la saper".
Vous imaginez, deux secondes, des députés de la majorité mettre en minorité leur gouvernement qui planche actuellement sur des questions de sûreté nationale.
Le gouvernement a-t-il aussi profité du climat post-attentats pour faire avancer son projet ? Ne sites surtout pas cela à Manuel Valls : ça le rend furieux. Même si c'est en partie vrai.
La loi Macron, on le sait, n'avait pas la majorité. Il y avait même eu des rendez-vous discrets avec des personnalités du centre. On avait lancé quelques perches, ici et là.
Tout le travail de Matignon et de l'Elysée ces jours derniers, a été de mettre tout le monde face à ses responsabilités. On a fait une petite piqûre d'anesthésie aux "frondeurs". Pour cela, on a envoyé le ministre de l'Économie discuter en commission du matin au soir. Enfin, jusque tard dans la nuit : il a enchaîné 82 heures de discussions.
On a prévu quelques pistes d’atterrissage, justement sur le travail du dimanche. Le gouvernement a donné aux maires le pouvoir de décider s'ils voulaient ouvrir ou pas sur douze dimanches. Tout a été mis en oeuvre pour faire comprendre aux "frondeurs" qu'ils ne pouvaient plus agir comme avant. "Vous gâcheriez tout" : c'est le message qu'on leur a aimablement fait passer.
On ne le dira pas comme ça, mais il y a une forme de légère pression psychologique. C'est probablement ce qui devrait aboutir à la première loi de l'après-11 janvier.
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