Depuis les actes d'incivilité commis pendant la minute de silence en hommage aux victimes du terrorisme, l'idée de ressusciter le service national est sur toutes les lèvres dans la classe politique.
Ah, le service national ! Que de souvenirs. Des bons et des mauvais, suivant que l'on est "pour" ou "contre". En tout cas, chacun se repasse le film en ce moment (surtout les hommes).
Chez ceux qui réclament son retour, il y a le souvenir de la vigueur d'un réveil à 4h30 du matin pour le salut dans la cour de la caserne par - 5 degrés. On passait son permis (et même son permis poids-lourd). On apprenait à faire son lit au carré et à respecter la hiérarchie.
Il y avait ce brassage qui fait que l'étudiant en médecine se retrouvait dans la même chambrée que le jeune apprenti mécanicien, même couleur de peau ou pas. Certains vous diront : "C'était le bon temps, le service militaire".
"Conducteur Baroin. Contigent 8708. Escadron Varenne, Peloton Delgado". Quel matricule ! François Baroin, sénateur-maire UMP de Troyes, se souvient du service national avec émotion. C'est amusant, parce que c'est lui qui était porte-parole du gouvernement qui l'a suspendu il y a une vingtaine d'années.
C'est Jacques Chirac qui en avait fait l'annonce, parce qu'on voulait professionnaliser l'armée (les militaires étaient d'accord, d'ailleurs) et parce qu'on voulait faire des économies. Il y avait près de 400.000 jeunes qui faisaient leur service.
Le père du service civique lui-même le reconnait : on n'est pas allé au bout
Alba Ventura
Ces appelés du contingent coûtaient plus de 3,5 milliards d'euros. C'était il y a vingt ans. Imaginez le coût aujourd'hui. François Baroin doit s'en souvenir, puisqu'il a été ministre du Budget.
De plus, nous avons aujourd'hui un service civique, qui a été voté à l'unanimité. C'est peut-être de ce côté-là qu'il faut creuser. Martin Hirsch, le père du service civique, lui-même le reconnait : on n'est pas allé au bout, il y a encore du potentiel.
Il n'accueille aujourd'hui que 35.000 jeunes. Il faudrait peut être réactiver les missions, mieux encadrer les jeunes et, pourquoi pas, le rendre obligatoire.
Il y a quand même urgence à rétablir une structure qui favorise l'intégration. Depuis qu'on a suspendu le service national, on n'a jamais autant voulu le réhabiliter. À chaque fois qu'il y a des moments de tensions, on en reparle, sous une forme ou sous une autre.
Le service civique est sorti de la tête de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin quinze seulement jours après les émeutes en banlieue en 2005. Il n'a été vraiment mis en oeuvre qu'en 2010. On cherchait des solutions pour tenter de mieux intégrer les délinquants.
C'est pour cela qu'à la même époque Michèle Alliot-Marie avait lancé les centres de défense deuxième chance. C'est dans le même esprit que Ségolène Royal, lors de la campagne de 2007, proposait l'encadrement militaires pour les jeunes délinquants.
Vous voyez, cela revient sans cesse. Sans doute, toutes ces initiatives ont du bon. Mais attention, il ne faut pas croire que tout cela serait une baguette magique qui pourrait résoudre les problèmes d'intégration ou de discrimination. Cela peut aider. Mais le véritable combat se joue dans la famille, à l'école et au travail.
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