Au-delà de la manifestation monstre du 11 janvier et de la ruée vers les kiosques, il y a des gens qui ne se reconnaissent pas dans le mouvement "Je suis Charlie". Dans un courrier, un auditeur de RTL dit sa tristesse devant l'horreur de ce qui est arrivé la semaine dernière. Mais il dit aussi que la provocation des dessins y est sans doute pour quelque chose. Jean-Claude pense que "trop de liberté tue la liberté". Voilà pourquoi il ne se considère pas Charlie.
D'autres témoignages viennent de jeunes Français musulmans de Roubaix. "On est contre le terrorisme, mais pas question d'aller défiler. On a peur des amalgames. On pourrait penser qu'on nous a forcé à manifester". Eux ne sont pas Charlie non plus.
Selon le ministère de l'Éducation nationale, il y a eu une centaine d'incidents dans les écoles au moment de la minute de silence. Ils sont le fait d'enfants et d'ados qui refusaient d'être Charlie.
Ce qui interpelle aussi, c'est le peu de Charlie dans une ville comme Marseille lors de la manifestation du week-end dernier. 60.000 dans une ville de 870.000 habitants : ça ne fait pas beaucoup de Charlie.
Il y a, en tout cas, mille raison de ne pas être Charlie. Seulement ce que nous vivons en ce moment - "l'esprit du 11 janvier" -, c'est tellement beau que l'on n'a pas envie que l'on vienne nous le gâcher avec une réalité qui est tellement complexe.
Il faut trouver la juste mesure entre ceux qui se revendiquent "Charlie" et ceux qui ne pensent pas pareil. On ne peut pas tout réduire à une grande manifestation, même si c'était impressionnant, même si on n'avait jamais vécu ça. On n'est pas tous Charlie, et on ne peut pas forcer à être Charlie.
"Être Charlie", ça ne doit pas être un ordre, ni un oukase. On ne doit pas exiger de dire si on est ou pas Charlie, comme un contrôle d'identité. Mais cela doit être l'occasion d'en profiter pour retisser des liens.
Il faut des sanctions contre ceux qui se sont insurgés. Il faut rappeler les règles et marteler la loi. Un gamin refuse d'observer une minute de silence ? On convoque ses parents, on lui fait apprendre la Marseillaise, on lui fait recopier la déclaration des Droits de l'homme et du citoyen. On lui explique que lorsque des gens sont assassinés, la République rend hommage, c'est comme ça.
Après, bien entendu, on peut discuter, on peut débattre. Il le faut, d'ailleurs. Mais il ne faut surtout rien lâcher. Il faut être intangible avec les lois de la République.
Ces questions sont un vrai casse-tête pour la classe politique. Elle est divisée sur la manière de les aborder. On touche au débat sur l'identité nationale. À la gauche de la gauche, il y en a qui pensent que le musulman est tellement mal traité qu'il n'est pas étonnant d'en voir certains basculer dans la haine.
Il faut être intangible avec les lois de la République
Alba Ventura
Certains politiques, comme Manuel Valls et François Hollande, estiment qu'il faut être ferme contre tout dérapage, mais pas sourd. D'autres, comme François Baroin à l'UMP, pensent qu'il faut taper fort et qu'il ne faut rien laisser passer. Tolérance zéro.
Ce qu'il faut avoir en tête avant tout, c'est que "Je suis Charlie" c'est un cri de rassemblement. Le but de ce slogan, ce n'est pas de rassembler 66 millions de personnes (c'est impossible), mais d'"interpeller" 66 millions de personnes.
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