L'abaissement de la vitesse à 80 km/h sur les routes du réseau secondaire sans séparateur central entrera bien en vigueur le 1er juillet comme prévu. Le Premier ministre Édouard Philippe a "écarté" une dernière proposition d'élus souhaitant alléger la mesure, et signé le décret qui sera publié au Journal officiel dimanche 17 juin, selon Le Parisien.
La mesure concerne 400.000 kilomètres de routes, et pourrait sauver 400 vies par an selon le Premier ministre. Cette décision, très impopulaire, a déclenché une forte colère chez les associations de défense des usagers de la route, ainsi qu'une mobilisation des élus locaux.
Les sénateurs Michèle Vullien (UC), Michel Raison (LR) et Jean-Luc Fichet (PS) avaient remis au Premier ministre un rapport qui voulait restreindre l'abaissement de la vitesse à certaines routes secondaires et décentraliser la décision pour laisser aux élus locaux le choix des routes où elle devrait être appliquée.
"S'appuyant notamment sur une étude publiée le 17 avril dernier par l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière, fondée sur l'analyse de l'accidentalité dans chaque département, le Premier ministre a écarté cette proposition", a indiqué Matignon jeudi 14 juin. Les routes réputées sûres mais très fréquentées "concentrent en réalité près de deux tiers des accidents mortels constatés sur le réseau bidirectionnel", ajoutent les services d'Édouard Philippe.
Pour Matignon, il s'agissait aussi d'éviter de compliquer la mesure. "Pour qu’une mesure soit lisible, il faut qu’elle soit simple et il aurait été compliqué pour les automobilistes de s’y retrouver au moment de franchir la frontière d’un département si chacun avait adopté des règles différentes", explique un de ses conseillers au Parisien.
Au sein même du gouvernement, la mesure ne fait pas consensus. Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, interrogé sur ce qu'il pensait de la mesure sur BFMTV, avait sorti son "Joker !". Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, avait également fait sentir que la nouvelle limitation de vitesse ne l'emballait pas.
Début juin, un mois seulement avant l'entrée en vigueur de la mesure, les élus ne semblaient pas pressés de changer les 20.000 panneaux de signalisation. Leur remplacement devrait d'ailleurs coûter 6 à 12 millions d'euros selon Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière. Un coût qui sera pris en charge par le gouvernement, mais bien supérieur aux 2 à 3 millions d'euros évoqués par la ministre des Transports Élisabeth Borne début mars sur RTL.
Édouard Philippe a toujours assumé cette décision qu'il sait impopulaire, et n'a jamais cédé malgré l'opposition. Seule concession : "une clause de revoyure au 1er juillet 2020", une évaluation de l'efficacité des 80 km/h au bout de deux ans, avec un possible retour en arrière si la sécurité routière ne s'est pas améliorée.
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