Pendant 90 minutes, le chef de l'Etat fera face à trois journalistes et quatre Français ce jeudi (14 avril) dès 20h15 sur France 2. Le chef de l'État joue gros parce qu'on attend d'abord de lui des explications sur tout ce que ses ministres ont mis sur la table : la dépénalisation du cannabis, l'interdiction du voile à l'université, la possibilité d'utiliser le 49-3 pour faire passer la loi El Khomri ou encore l'offensive Macron. Cela a été un festival ces dernières semaines. Il va falloir qu'il remette tout le monde au diapason, qu'il rappelle qu'il est bien le patron. Voir Manuel Valls donner une interview de quatre pages au journal Libération à la veille de l'émission du Président, ça peut paraître étrange.
François Hollande joue gros aussi, parce qu'il va devoir s'atteler à un grand exercice de pédagogie. On ne sait plus très bien où il va. Personne ne comprend sa stratégie. Il avait pris le virage de l'entreprise, et on découvre au moment de la Loi Travail qu'il a fait de la jeunesse sa priorité, quitte à fâcher les patrons. Là il s'agit de clarifier la ligne.
Il joue gros parce qu'il sera face à une patronne de PME sarkozyste, un électeur du FN, un blogueur de gauche qui soutient le mouvement "Nuit Debout", et la mère d'un jihadiste. Quatre Français qui sans doute vont lui dire qu'ils ne voteront pas pour lui. Il y a fort à parier que ce sera la partie la plus difficile.
Le chef de l'État peut espérer montrer qu'il sait être à l'écoute (il est plutôt bon dans l'empathie), montrer qu'il est capable de discuter (même si parler de manière concrète ce n'est pas son fort). Certains de ses ministres lui ont suggéré de jouer carte sur table, d'expliquer qu'il a commencé à apporter des solutions tout en constatant des blocages. Il y a aussi des conseillers qui ne cachent pas que cette émission risque d'être "une boucherie" (ce sont leur mot). Pour eux, les dossiers de la déchéance de nationalité et de la loi El Khomri sont des fractures irréparables.
Il va donc être difficile d'en espérer beaucoup. La prise de risque est importante. En réalité, François Hollande a déjà joué toutes ses cartes. Il n'a plus de marge. Sa côte est au plus bas, il a très peu à gagner. Reconstruire un lien avec des Français, dont huit sur dix ne veulent pas qu'il se représente, ça relève de l'exploit.
Il n'y a pas que Jean-Marie Le Guen qui souhaite un débat sur le cannabis. En coulisses, Emmanuel Macron y est aussi favorable. C'est une manière pour lui de limiter le trafic et de développer une économie, selon le modèle américain. Si l'État français venait un jour à contrôler la filière en légalisant le cannabis cela pourrait rapporter jusqu'à 1,8 milliard, selon le groupe de réflexion Terra Nova.
À peine rentré d'Inde, Nicolas Sarkozy a rempli son agenda de voyages. Dans les prochains mois, il sera en Russie, en Arabie saoudite, en Iran, en Argentine et au Chili. C'est le privilège d'être un ancien chef d'État.
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