Ne dites plus a priori "Front national", mais désormais "Rassemblement national". C'est le nouveau nom du parti que Marine Le Pen a propos dimanche 11 mars à ses adhérents. Dans quel but ? Il y en a plusieurs.
D'abord, c'est une manière de tourner définitivement la page de son père. Elle liquide l'héritage. Le FN, c'était quand même Jean-Marie Le Pen. Et comme elle supprime dans le même temps la fonction de président d'honneur, pas besoin de faire un dessin.
Elle avait d'ailleurs commencé en 2012 en créant le Rassemblement bleu Marine (cela n'avait pas vraiment marché). Aux dernières départementales, il n'y avait plus "FN" sur les affiches.
Le "front", en réalité, ça ne correspond pas à la dédiabolisation qu'elle a mise en œuvre il y a quelques années. Marine Le Pen aspire à être un parti de gouvernement, pas un parti qui ne serait que dans la contestation ou dans la protestation. Donc exit le "front".
Cela dit, je ne sais pas si c'est conscient ou inconscient, mais "Rassemblement national" c'était le nom du groupe parlementaire de Jean-Marie Le Pen aux législatives de 1986, qui avaient vu entrer 35 députés à l'Assemblée nationale.
Il y a eu aussi le "Rassemblement national français" - c'était le parti d'extrême-droite de Tixier-Vignancourt -, et puis le "Rassemblement national populaire - c'était le parti de Marcel Déat, proche de l'Allemagne nazie. Pour quelqu'un qui cherche à faire disparaître la mention "extrême-droite", c'est raté.
En parlant d'histoire de nom, RTL vous rappelait que le "Rassemblement national" existait déjà. Il a été déposé en 2012 par un proche de Charles Pasqua.
Mais l'objectif prioritaire pour Marine Le Pen, c'est de se relancer, de se refaire une santé notamment après son calamiteux débat de la présidentielle.
Quand on change de nom, c'est dans l'espoir de redorer son image, de remettre les compteurs à zéro. Marine Le Pen est en quête de crédibilité. Elle doit faire oublier ses échecs.
Pour quelqu'un qui cherche à faire disparaître la mention "extrême-droite", c'est raté
Alba Ventura
Donc ce changement de nom, c'est un peu l'opération "Restore Marine". Mais ce n'est que cosmétique. Dans le fond, rien ne change. En fait, Marine Le Pen espère que, dans ce nouveau nom, ce qu'on retiendra ce n'est pas "national", mais "rassemblement".
Parce que dans son opération reconquête, elle doit chercher des alliances. Elle n'a pas le choix, c'est la seulement manière pour elle de faire évoluer son parti. Si elle veut élargir son socle, elle doit aller chercher des alliances au sein des autres partis de droite, chez Nicolas Dupont-Aignan et chez Les Républicains.
Marine Le Pen fait le pari que la droite de Laurent Wauquiez peut encore se fracturer. Laurent Wauquiez a déjà perdu une partie des centristes qui se sont réfugiés chez La République En Marche. Il peut, selon Marine Le Pen, perdre ceux qui estiment que LR ne sera pas assez fort pour s'opposer à Emmanuel Macron. C'est le cas Thierry Mariani, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy qui a plaidé dimanche pour un "rapprochement".
C'est pour cela qu'elle cible le patron des Républicains sur son positionnement européen. Elle dit : "Il est eurosceptique ? Mais il va pourtant siéger avec les pro-européens ?". Bon, c'est un peu l’hôpital qui se fout de la charité. Parce que Marine Le Pen, en matière de positionnement européen (sur la sortie de l'euro), en a perdu plus d'un en cours de route !
On aura compris en tout cas que ce changement de nom sonne surtout le coup d'envoi de la campagne pour les européennes, c'est-à-dire l'année prochaine.
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