C'est un réquisitoire qui a été préparé dans le plus grand secret. Dans Murmures à la jeunesse, à paraître mardi 2 février, Christiane Taubira revient sur le "désaccord politique majeur" qui l'a conduite à quitter le gouvernement : la déchéance de nationalité. L'ancienne ministre de la Justice réitère ainsi son opposition contre cette mesure phare et controversée de la réforme constitutionnelle.
Dans la présentation publiée sur le site internet des éditions Philippe Rey, Christiane Taubira écrit : "Peut-être est-ce faire trop de bruit pour peu de chose ? Peut-être serait-il plus raisonnable de laisser passer ? Je ne suis sûre de rien, sauf de ne jamais trouver la paix si je m'avisais de bâillonner ma conscience". Puis au fil des 96 pages, l'ex-garde des Sceaux déroule une argumentation avec son style bien connu.
"Déchoir des terroristes, qui songerait à s’y opposer ? Binationaux ou non ! Mais quel effet sur les mêmes ? Ils ne meurent ni Français ni binationaux, ils meurent en morceaux". Dans ce passage, Christiane Taubira partage l'idée que cette mesure n'a qu'une portée symbolique. Elle avait d'ailleurs précédemment estimé que l'efficacité de cette peine était "absolument dérisoire" dans le cadre de la lutte antiterroriste.
À l'instar du député socialiste Olivier Faure, Christiane Taubira considère que la France doit être capable de faire face à ses responsabilités et donc à ses citoyens qui commettent des actes de terrorisme. Auquel cas, l'État enverrait un message d'impuissance, selon elle. "Que serait le monde si chaque pays expulsait ses nationaux de naissance considérés comme indésirables ? Faudrait-il imaginer une terre-déchetterie où ils seraient regroupés ?", écrit-elle à la page 40.
Considérant que la déchéance de nationalité "ne parle pas aux terroristes", Christiane Taubira estime que seuls les Français binationaux se sentent visés par le message envoyé par cette réforme constitutionnelle. "Qui devient, par défaut, destinataire du message ? "Celles et ceux qui partagent, par totale incidence avec les criminels visés, d'être binationaux, rien d'autre", affirme-t-elle. Pour autant, elle ne milite pas pour l'alternative visant à créer des apatrides en étendant la réforme aux "mononationaux". Ce serait, de son avis, un nivellement des droits par le bas.
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