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Alba Ventura : "Pourquoi Emmanuel Macron a reculé sur les professions réglementées"

REPLAY / ÉDITO - Emmanuel Macron va-t-il être capable de porter sa loi jusqu'au bout ? Tout avait bien commencé pour le ministre de l'Économie. Il ne faudrait pas que la reculade l'emporte sur l'art du compromis.

Alba Ventura
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La volte-face d'Emmanuel Macron en a surpris plus d'un. Le ministre de l'Économie a renoncé à s'attaquer aux professions réglementées. Faut-il y voir une reculade ?

Lorsqu'on part part tout feu, tout flamme avec ce qui est censé être la loi du siècle - que dis-je, la loi du siècle prochain ! -, le moindre pas en arrière ou pas de côté est vu comme un recul ou une faiblesse.
Faisons rapidement le calcul. Le ministre a réduit la voilure sur le travail du dimanche, où l'on est passé de cinq dimanches obligatoires à aucune obligation du tout. Il a fait une croix sur le statut d'avocat en entreprise et a remisé le secret des affaires. Sans compter qu'il n'avait même pas ouvert le dossier des taxis.

Demi-tour

Maintenant, il fait demi-tour sur les professions réglementées. Et ce n'est pas parce qu'il a reçu des menaces de mort de la part des notaires en colère !

Les mauvaises langues, à Bercy, disent qu'il n'a reçu qu'un "méchant tweet". À son cabinet, on précise qu'il a quand même porté plainte. C'est que cela devait être un peu plus grave que ça.

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Il faut quand même éviter de crier avant d'avoir mal. Il faut se souvenir de Simone Veil et des menaces autrement plus atroces qu'elle a reçues. Dans un autre genre, Huguette Bouchardeau (PSU) avait reçu des petits cercueils par la Poste.

Macron solde le dernier héritage Montebourg

Emmanuel Macron a reculé parce sa réforme menaçait des professions dont l'État a besoin. On ne va pas entrer dans les détails techniques des tarifs des professions réglementées. On peut simplement dire que le ministre a réalisé, un peu tard certes, que c'était une mauvaise idée de s'en prendre aux notaires, aux huissiers, etc. En fait, à des agents de service public.

D'une certaine manière, il a mis un terme à l'idée de l'ancien ministre de l'Économie, Arnaud Montebourg, qui était parti vent debout contre les notaires et autres professions réglementées, et qui s'était donné pour mission de restituer 6 milliards de pouvoir d'achat aux ménages. Il avait juste oublié que ces notaires ou ces huissiers, ce sont des percepteurs d'impôts. Macron vient de solder le dernier héritage Montebourg.

Un ministre qui recule, c'est un ministre qui perd de son autorité

Alba Ventura

La loi Macron est multiforme. On se focalise sur le travail du dimanche ou sur les professions réglementées. Mais il y aura aussi la circulation des autocars, le permis de conduire ou encore les prud'hommes. C'est une loi fourre-tout.

C'est comme la loi Vaillant sur la sécurité quotidienne. Il y avait tout un tas de dispositions sur notre sécurité dont, par exemple, celle qui empêchait les banque de prélever des frais de découvert en cas de vol de carte bleue.

Ce sont des lois dans lesquelles il y a des mesures majeures, et d'autre plus mineures. Mais c'est vrai qu'il faut faire attention. On nous annonce un projet de loi essentiel fait de grandes dispositions. ll ne faudrait pas qu'au final, la loi Macron devienne la "loi Micron", comme l'a tweeté un député.

Un seul droit à l'erreur

Un ministre a certes le droit de se tromper, mais pas trop souvent quand même. Même si on a bien compris que le jeune ministre défendait une méthode, une ligne de conduite qui est à l'opposé du rapport de force. Il est peut- être en train d'inventer une nouvelle manière de faire de la politique. À ce titre, c'est assez rafraîchissant. L'avenir nous le dira.

On a droit à l'erreur, oui, mais une fois. Souvenez-vous de Nicolas Sarkozy. Après le référendum en Corse, il avait reconnu s’être trompé. Il semble qu'il ne s'est plus jamais laisser prendre en flagrant délit de mea culpa.
Faire amende honorable, pratiquer le compromis, c'est assez rare en politique. Mais il faut manipuler cela avec précaution parce qu'un ministre qui recule, c'est un ministre qui perd de son autorité.

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