On a eu droit à beaucoup de Nicolas Sarkozy ce week-end dans la presse. "Il faut tout changer", dit-il dans Le Figaro Magazine. Dans le Journal du dimanche, il se présente comme un rempart face au Front national.
Pour l'instant, l'ex-chef de l'État est engagé dans une offensive médiatique. Il n'a pas choisi de faire une grande interview (le moment n'est pas venu). Quand il distille des formules telles que "il faut tout changer", quand il fait des confidences à des journalistes, il sait très bien que c'est destiné à être rapporté dans la presse.
Cela fait partie des signaux envoyés pour préparer le terrain de son retour. Un retour dont il a dû revoir les plans, lui qui expliquait à tout le monde qu'il sortirait du bois le plus tard possible. Mais cela, c'était avant la crise à l'UMP et l'affaire Bygmalion, avant le score du FN aux élections européennes.
En fait, Nicolas Sarkozy était certain que la piste était balisée. Il n'avait pas prévu qu'elle soit verglacée à ce point-là. Du coup, il est obligé de faire du hors-piste.
Il a deux mois pour avancer ses pions. C'est fin août que les candidatures à la tête de l'UMP doivent être déposées, avant le congrès qui aura lieu en novembre. La dernière semaine d'août semble être la bonne fenêtre de tir. Jusque-là, on va recevoir des "cartes postales" de l'ancien Président.
Il y aura bien sûr la traditionnelle carte postale des amis de Nicolas Sarkozy, qui auront pour mission d'entretenir la flamme tout l'été. Mercredi 25 juin, on aura droit à une petite carte postale "gaulliste", puisqu'il va recevoir à l'Assemblée le prix de l'Appel du 18 juin par l'Union des jeunes pour le progrès. Il y aura aussi une carte postale de la fête de la Violette - fête Ô combien sarkozyste ! -, organisée par deux trentenaires de l'UMP. Un peu plus tard dans l'été, on aura une carte postale du Touquet, depuis le campus des jeunes UMP.
Toute cette jeunesse, cela fait aussi partie des signaux : revenir, mais pas avec les mêmes, avec du sang neuf.
À entendre les uns et les autres, ce n'est pas du tout cuit. Xavier Bertrand a encore frappé fort ce week-end, en déclarant dans le Journal du dimanche : "La politique de Sarkozy n'a pas été à la hauteur". Bruno Le Maire, dans un registre plus subliminal, déclarait dans Le Parisen : "La politique c'est moins de paroles et plus de décisions, moins de discours et plus de résultats". C'est sûr : cela ne fait pas l'effet d'un Nicolas Sarkozy attendu les bras ouverts.
L'ex-Président balaie cela en expliquant que si quelqu'un avait dû s'imposer, cela serait déjà fait. Il lui faut convaincre les autres, maintenant. C'est pour cela qu'il lance l'idée qu'il "faut tout changer". Changer le parti, changer la droite, changer la manière de faire de la politique.
"Tout changer" : cela sonne comme un slogan. Cela rappelle celui de François Hollande, "Le changement, c'est maintenant". Ce n'est pas comme si en 2007, il n'y avait pas déjà eu "J'ai changé". Il "faut tout changer", parce que rien ne va.
Nicolas Sarkozy veut défendre l'idée que lui seul peut le faire : faire reculer le FN, par exemple. Problème : il l'a fait en 2007, pas en 2012. Nicolas Sarkozy entre dans le dur. Fini le statut d'homme providentiel, de candidat naturel. Il va falloir ferrailler maintenant, mettre à profit ces prochaines semaines pour que le nom "Sarkozy" redevienne une évidence.
Il est en train de réaliser qu'être Sarkozy, cela ne suffit pas.
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