"Le meilleur d'entre nous" descend dans l'arène de la primaire UMP. Après plusieurs mois de faux-suspense, Alain Juppé a levé le voile sur ses ambitions présidentielles. À 69 ans, le maire de Bordeaux, réélu en mars dernier pour un quatrième mandat, membre du triumvirat à la tête de l'UMP, sera bien candidat à la primaire du parti d'opposition en vue de l'élection suprême de 2017.
La personnalité politique préférée des Français rejoint Nathalie Kosciusko-Morizet, Christian Estrosi et François Fillon, en attendant Nicolas Sarkozy.
L'ancien locataire de Matignon a officialisé la nouvelle ce mercredi 20 août dans une note publiée sur son blog, sous le titre "2017, bientôt...". Un long post qui esquisse les contours de son programme présidentiel et le positionne dans plusieurs des enjeux auxquels l'UMP et ses militants devront répondre lors du prochain congrès du parti fin novembre. Explication de texte.
Rassembler dès le premier tour les forces de droite et du centre autour d'un candidat capable d'affronter le FN d'un côté et le PS ou ce qui en tiendra lieu de l'autre
Alain Juppé
Jean-François Copé et la direction de l'UMP débarqués fin mai, la question de la ligne politique est immanquablement revenue à la surface d'un parti en manque de leadership. Elle sera au coeur du congrès extraordinaire organisé cet automne. Dans le long virage qui mène au retour au calme rue de Vaugirard, Alain Juppé est monté au créneau à plusieurs reprises pour plaider en faveur d'un retour à l'ADN originel de l'UMP, fondée en 2002 pour fédérer la droite gaulliste et libérale et le centre en vue de la réélection du président Chirac.
Dans cette perspective, le maire de Bordeaux martèle à l'envi qu'il s'opposera à toute alliance avec le Front national. Une position proche de celle de François Fillon qui semble en tout cas avoir reçu un accueil favorable du côté de certains centristes. Alain Juppé peut en effet se prévaloir du soutien de François Bayrou. Le patron du MoDem a salué mercredi "une personnalité solide et respectable" qui "peut faire du bien au pays", tout en faisant part de "sa confiance et son amitié pour Alain Juppé" qui "peut être un atout pour l'avenir du pays".
Le principe de ces primaires est inscrit dans les statuts de l’UMP , massivement ratifiés par nos adhérents. Leur esprit est en harmonie avec la culture d’une démocratie nouvelle qui se développe sur le terrain et qui a encore du mal à émerger au niveau national.
Alain Juppé
Contrairement au Parti socialiste, où elle s'impose désormais comme un passage obligé, la culture de la primaire est loin d'avoir fait son chemin à droite. Les difficultés qui ont entouré l'organisation de la primaire parisienne lors des municipales, et plus encore le psychodrame de l'élection pour la présidence du parti en 2012 peuvent en témoigner. Le culte du chef, dans la pure tradition gaulliste et bonapartiste, a la vie dure. Il est aujourd'hui porté par les sarkozystes qui voient d'un très mauvais œil la contestation de la légitimité de leur champion.
Oui mais voila, plusieurs ténors du parti, Xavier Bertrand, Bruno Le Maire et Alain Juppé, donc, se sont mis en ordre de bataille pour sanctuariser la tenue d'une primaire en 2016 pour désigner le candidat de la droite en 2017. Pour l'instant, les résultats sont là. Outre le maire de Bordeaux, François Fillon, Xavier Bertrand, Christian Estrosi et NKM sont d'ores et déjà sortis du bois.
Le monde autour de nous est secoué de terribles crises (...) La France et l’Europe ne peuvent y assister en simples spectateurs, ne serait-ce que parce que leur propre sécurité est en jeu.
Alain Juppé
Il y a une dizaine de jours, l'ancien locataire du Quai d'Orsay y était allé de sa petite leçon de diplomatie à l'attention du pouvoir socialiste. Dans un billet publié sur son blog, déjà, le maire de Bordeaux avait fustigé dans la tradition gaulliste "l'effacement honteux de la France en Irak et à Gaza". Il a remis ça mercredi en regrettant le manque de résonance de la voix française dans le concert des nations dans les conflits en Ukraine et au Proche-Orient.
Sans croissance, il n’y aura pas d’inversion de la courbe du chômage et de création d’emplois (...) C’est la clef. Sans croissance, il n’y aura pas de rétablissement durable des comptes publics. Sans croissance, il n’y aura pas d’inversion de la courbe du chômage et de création d’emplois.
Alain Juppé
"Croissance", "confiance", "inversion de la courbe du chômage", Alain Juppé déroule des thèmes sur lesquels la présidence de François Hollande est constamment attaquée, faute d'avoir su trouver la clef. Le membre de la direction tricéphale de l'UMP veut une nouvelle croissance, basée sur l'innovation, qui se nourrirait "des progrès exponentiels des technologies de l'information".
Mais il ne précise pas encore par quelles mesures concrètes il compte y parvenir. Tout juste explique-t-il qu'il compte "assurer la pérennité du modèle social français" avant d'égrainer les thèmes de "l'allègement du fardeau fiscal", de la "maîtrise des dépenses publiques" et de la "simplification des normes en tous genres qui asphyxient la production" autour desquels, il l'avoue lui-même, il "reste à construire un programme concret".
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