La pression occidentale s'accentue sur Vladimir Poutine. Les États-Unis accusent la Russie d'avoir fourni aux rebelles séparatistes le missile qui aurait abattu l'avion de Malaysia Airlines en Ukraine, le 17 juillet dernier. Mais "Vladimir Poutine est habitué aux situations inconfortables", relativise Philippe Migault, chercheur à l'Iris.
"Toute diplomatie suit des objectifs de longs termes", explique le chercheur, qui estime que la politique du président russe vis-à-vis de l'Ukraine ne peut pas être remise en cause par le crash, "aussi tragique soit-il". Pourtant, explique Jacques Rupnik à La Croix, "Vladimir Poutine est dans une position très difficile, car l’attaque de cet avion représente un échec de sa stratégie de déstabilisation en sous-main" tout en se présentant comme "un interlocuteur valable".
"Je pense que sa stratégie n'a pas changé, contredit Philippe Migault. "Il demande toujours un cessez-le-feu et des négociations internationales en Ukraine". Le président russe veut obtenir la non-entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, le départ de plusieurs responsables ukrainiens liés à l'extrême-droite et la protection de son marché économique avec l'Ukraine, menacé par l'accord d'association ratifié avec l'Union européenne.
Les pressions des États-Unis et de l'Union européenne ne sont pas de nature à véritablement inquiéter le président russe. "Il y aura sans doute des sanctions supplémentaires, mais légères et ciblées", estime Philippe Migault, pour qui l'Occident n'a pas les moyens d'accentuer la pression sur la Russie.
"Les États-Unis viennent de renouveler leur contrat d'approvisionnement de titane avec une entreprise russe qui fournit Boeing", rappelle le chercheur. De même, Paris et Londres se disputent sur les mesures à adopter. La City s'inquiète de sanctions financières contre les oligarques russes, qui approvisionnent largement la bourse londonienne. En France, le contrat d'1,2 milliard de dollars pour la construction de deux navires Mistral met Paris dans une situation délicate, car rompre le contrat coûterait extrêmement cher.
Pour Philippe Migault, il s'agit d'un "jeu de poker menteur" qui ne changera rien : "Vladimir Poutine est conscient qu'il a besoin de l'Europe, mais aussi que l'Europe a besoin de lui".
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