Attentats à Bruxelles : le conducteur du métro visé par Khalid El Bakraoui a repris le travail à 4h45 le lendemain matin

9h15. La rame de métro quitte la station de Maelbeek, mardi 22 mars. À l'intérieur du deuxième wagon, une déflagration retentie. Khalid El Bakraoui vient alors de se faire exploser. Une heure plus tôt, son frère Ibrahim a commis le même acte au sein du hall des départs de l'aéroport international de Bruxelles. Le kamikaze du métro avait 27 ans, et "de lourds antécédents judiciaires, non liés au terrorisme", explique le procureur belge. 

Les rescapés de cette attentat décrivent des scènes terrifiantes. Le wagon est transpercé de toute part, les sièges ne sont plus que des cendres, un morceau du tunnel s'est effondré... Les attaques terroristes, revendiquées par Daesh, ont fait au total 31 morts et 270 blessés. Le conducteur du train ciblé est Christian Delhasse. Après l'explosion, il "stoppe immédiatement son convoi composé de quatre voitures. il pense d'abord à un incident technique mais, rapidement, il se rend compte que c'est bien plus grave", raconte la RTBF. 

Indemne, il décide alors de quitter son poste et de porter secours aux blessés. "J'ai fait ce que j'avais à faire, confie-t-il. Je n'ai rien eu, aucune blessure. j'ai immédiatement respecté les procédures en vigueur, c'est tout ce que je peux vous dire". En apportant son aide, ce conducteur de métro a vu l'horreur. "Voir des corps au sol, ça marque. Pour un de ses collègues, Christian Delhasse est un héros : "Il a fait preuve d'un sang-froid incomparable. il a évacué et aidé des voyageurs, dès les premières secondes".

Sur Facebook, il a tenu à rassurer ses proches, avec un message sobre : "Pour tout le monde, merci pour vos appels, Papy va bien. Tout ok avec moi". Après être venus en aide aux victimes, Christian Delhasse a décidé de continuer à travailler. "C'est lui qui est sorti le premier. il a conduit le premier métro à 4h45. pour lui, c'est une façon de défier les terroristes. leur montrer qu'ils n'ont pas gagné. Après des événements difficiles, comme des suicides, c'est très rare qu'un conducteur roule dès le lendemain", explique son collègue.