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Des soldats français de la force Sangaris à Bangui, le 15 janvier 2014
Crédit : AFP / ERIC FEFERBERG
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L'opération Sangaris est de nouveau plongée dans la tourmente d'accusations d'agressions sexuelles en Centrafrique. Comme elle l'avait déjà fait au mois de janvier en révélant de sa propre initiative des soupçons d'abus sur mineurs qui pèsent sur des casques bleus africains et bangladais, l'ONU a dévoilé jeudi 31 mars que des soldats français sont accusés de viols et de pratiques "révoltantes" concernant 108 victimes présumées, en "grande majorité" des mineurs, selon le porte-parole de l'organisation, Stéphane Dujarric.
Une enquête a été ouverte. En plus d'accusations de viols, selon l'ONG AIDS-Free World, trois jeunes filles ont affirmé à un officier des Nations unies qu'elles avaient été déshabillées et attachées par un militaire de Sangaris dans un camp puis forcées d'avoir des relations sexuelles avec un chien. "Nous sommes confrontés au fait que des soldats envoyés pour protéger les habitants ont au contraire plongé au cœur des ténèbres", a ajouté le porte-parole de l'ONU en précisant que les faits impliquant des animaux n'avaient pas été confirmés.
La France a promis de collaborer aux investigations et d'aider à démasquer les auteurs de ces actes qui remonteraient à 2014. "Les cas d'abus et d'exploitation sexuels allégués sont particulièrement révoltants et odieux", a dénoncé l'ambassadeur français François Delattre. Il a promis de "faire toute la lumière" sur ces allégations. Pour rappel, une enquête est déjà ouverte sur la force Sangaris en France après plusieurs accusations de viols et agressions sexuelles dans ce pays en 2013 et 2014, 14 militaires sont inquiétés et trois ont été reconnus par des victimes. Les soldats en poste en Centrafrique ne sont pas des casques bleus, mais ils sont en mission dans le pays en support pour aider au rétablissement de la paix. Jean-Yves Le Drian a annoncé que cette opération prendrait fin en 2016. Des accusations de pédophilie pèsent aussi sur deux Français qui étaient en poste au Burkina Faso.
Le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU s'était étonné du manque de rapidité de la France à enquêter sur ces premières accusations l'année dernière. Zeid Ra'ad Al Hussein s'est dit choqué en apprenant les allégations révélées ce jeudi 31 mars. "Aucun effort ne doit être ménagé" dans l'enquête a-t-il déclaré. L'ambassadeur français a d'ailleurs exprimé sa volonté d'intransigeance dans ce dossier. "Il est clair que si les faits étaient établis, des sanctions disciplinaires exemplaires seraient prononcées, en complément de la réponse pénale", a ajouté François Delattre.
La centaine d'accusations révélées par l'ONU ce jeudi ne concerne pas que les soldats français, les contingents burundais et gabonais sont aussi visés par l'enquête. Le nombre d'abus sexuels qui auraient été commis par des Casques bleus a connu "une nette augmentation" en 2015 par rapport à l'année précédente, avec 69 cas, selon l'ONU. Une résolution adoptée le 11 mars par le Conseil de sécurité des Nations unies prévoit le rapatriement de contingents entiers visés par des soupçons de viols ou d'abus.
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