On sait que la chirurgie esthétique, qui concerne plutôt les femmes que les hommes, leur a permis entre autres choses de retrouver leurs seins de jeune fille, de dérider leur visage et parfois même de raffermir leurs fesses.
Voilà maintenant qu'elle s'attaque à ce qu'on appelle la région génitale. C'est ce qu'ont pu constater les spécialistes à l'occasion de la première Journée mondiale de la médecine et de la chirurgie esthétique, qui s'est tenue il y a quelques semaines. Citons un seul chiffre : plus 30% en cinq ans. Le phénomène est mondial, et il n'y a aucune raison qu'il n'épargne la France.
Je vous parle là notamment de la nymphoplastie. Ce mot savant désigne la réduction des petites lèvres. C'est la demande la plus répandue. Mais il y a aussi l'hyménoplastie, qui permet de retrouver une forme de virginité. Dans ce cas, les patientes sont souvent issues de milieux traditionalistes. Elles veulent effacer toute trace de rapport sexuel.
D'autres veulent changer la couleur des lèvres ou du vagin, parce qu'elles le trouvent trop sombre et ne jurent que par le rose. Vous le voyez, les motivations sont plurielles.
Comment expliquer cette mode de la chirurgie de l'intime ? Outre l'aspect religieux évoqué au-dessus, il y a deux responsables : le jeunisme et le porno. On vit dans une société qui nie en permanence l'usure du temps. Il faut être jeune, beau et performant à tout âge, à tout moment et en toutes circonstances.
C'est le message véhiculé par la publicité, pour dire les choses de manière lapidaire. Le jeunisme est une valeur, et l'essentiel de notre consommation tourne autour d'elle. Quant à l'industrie pornographique, elle fait elle aussi des ravages dans les têtes.
Demandez aux chirurgiens : ils vous diront qu'il n'est pas rare de voir débarquer dans leur cabinet une patiente qui leur tend une photo d'une star du X, avec tous les détails que vous imaginez, et qui leur dit : "Voilà, je veux la même chose !"
Figurez-vous que les hommes suivent le mouvement. Agrandissement ou élargissement du pénis, prothèse de testicules : eux aussi sont prêts à débourser plusieurs milliers d'euros pour que le passage au vestiaire ou sous la douche du club de sport ne soit plus une épreuve.
Mais ce qu'on observe, c'est que les patients sont de plus en plus jeunes. Avant, ils se manifestaient autour de la quarantaine. Aujourd'hui, on veut se faire opérer dès 20 ans. Alors moi je vous dis pourquoi pas ? Si cela peut leur faire du bien physiquement, et surtout psychologiquement.
Mais il ne faut pas trop se mentir, non plus. Quand on est mal à l'aise avec sa propre image ou sa sexualité, on ne règle pas forcément les choses par la magie d'une opération. Il est donc indispensable de bien s'interroger sur ses motivations et de bien les identifier avant d'avoir recours au bistouri.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte