Olympique de Marseille : "Le cas Jean-Luc Barresi, c'est X-Files", dit le journaliste Jean-Michel Verne

La justice a-t-elle mis la main sur l'homme-clé du scandale de l'Olympique de Marseille ? Jean-Luc Barresi a été mis en examen pour "recel d'abus de biens sociaux en bande organisée", mardi (10 mai) dans le cadre de l'enquête sur les transferts douteux du club phocéen. C'est vers son nom que tout converge quand évoque cette invraisemblable affaire. "S'il a un passé criminel - il a notamment été condamné pour racket -, Jean-Luc Barresi est un véritable agent de joueur", insiste le journaliste Jean-Michel Verne, auteur de Main basse sur Marseille et la Corse (Nouveau Monde Éditions). De ce fait, il est "très apprécié à l'OM".

"Là où les choses deviennent plus complexes, c'est qu'on s'aperçoit qu'il y a des procédés douteux qui mettent un lumière un système de retour de rétro-commissions sur des transferts", analyse-t-il. Autrement dit Jean-Luc Barresi récupère une partie de l'argent versé. "C'est une thèse policière, il faut la démontrer", avertit Jean-Michel Verne, qui rappelle que l’"extorsion de fonds" n'a pas été retenue contre l'intéressé. Pour le journaliste, "il y a un problème clarté judiciaire".

Cheval de Troie

Jean-Luc Barresi dispose d'un certain nombre de joueurs dans son "portefeuilles". Selon la thèse des policiers, quel que soit le transfert son nom apparaît. "C'est beaucoup plus compliqué que cela", prévient Jean-Michel Verne. Il rappelle qu'à chaque transfert un agent officiel apparaît, "qui n'est pas Jean-Luc Barresi", et en fin de négociation apparaît un deuxième agent "soupçonné être le cheval de Troie de Barresi". Il estime "assez exceptionnel" le fait que l'agent incriminé ait touché à lui seul les dizaines de millions d'euros qui auraient été détournés entre 2009 et 2012.

"Il y a des documents qui permettent de savoir ce que Jean-Luc Barresi a vraiment touché. Après c'est X-Files, et c'est extrêmement complexe pour la police et la justice", conclut Jean-Michel Verne.