ÉDITO - Coupe du Monde : "Luis Enrique, un anticonformiste", décrypte Mohamed Bouhafsi

Tous les soirs, à 22h à Doha et 20h en Espagne, ce n'est pas un présentateur télé mais le sélectionneur espagnol lui-même qui s'exprime. Lui Enrique, 52 ans, présente une session de questions-réponses avec les fans sur un réseau social en direct. Sur cette plateforme, il répond à des questions de parents notamment. 

"Mon fils veut devenir footballeur, un conseil ?", demande un spectateur. Le tacticien répond alors : "Oui, 1% des Espagnols vont devenir footballeurs. Laissez votre fils s'amuser, rien de plus". 

Du jamais-vu dans le football, un comble pour un homme qui a toujours répété aux journalistes qu'il ne se pliait aux questions de la presse que par obligation contractuelle. C'est ça Luis Enrique, un anticonformiste comme le football les aime. Un homme capable de briller au Real Madrid avant de rejoindre le club ennemi, le FC Barcelone, pour en devenir une légende.

Un parcours tortueux

En Catalogne, il a joué 300 matchs et remporté neuf titres de champion en tant qu'entraîneur. Dans l'histoire du club, il reste le coach avec le plus grand nombre de victoires : 76%. 

Mais, si une partie de l'Espagne aime tant Luis Enrique, c'est pour son parcours tortueux. En 2019, il a démissionné de son poste de sélectionneur pour s'occuper de sa fille de neuf ans, atteinte d'un cancer agressif des os. Xana Enrique décédera deux mois plus tard. 

Le jour de son retour en sélection, Luis Enrique scandera sa devise : "Soyez plus courageux que jamais". Un message, qu'il ne cesse de répéter à ses joueurs et à ses fans sur Internet.