"C'est toujours comme ça ici ? Il va falloir penser à agrandir la salle de presse alors", plaisante Rudi Garcia à la vue des dizaines de journalistes et photographes présents. Les flashs ne cessent de crépiter. Le nouvel entraîneur de l'Olympique de Marseille s’assoit, aux côtés du président Jacques-Henri Eyraud. Le calme se fait peu à peu. L'entretien durera près de 40 minutes, dix de plus que prévu.
Eyraud prend le premier la parole, commence par rendre hommage à Franck Passi, "un professionnel très attaché au club (...) Je lui ai demandé de poursuivre l'aventure dans un autre rôle. Je voulais le remercier". Le patron de presse se tourne ensuite vers Garcia pour "Célébrer l'arrivée d'un nouveau coach" au "bilan sportif exceptionnel, notamment sur les cinq dernières années". "Notre projet est mondial, souligne-t-il. Rudi est l'un des rares entraîneurs français à avoir réussi à l'étranger. Nous nous reconnaissons dans son projet de jeu, sa philosophie de jeu".
"Honoré" de rejoindre "l'un des meilleurs clubs européens, français", Garcia adresse tient lui aussi à adresser tout de suite un mot à Passi. "C'est quelqu'un que j'apprécie. Il a donné le meilleur de lui-même. Je l'ai eu au téléphone. Il a donné beaucoup à l'OM". L'ancien coach de Lille et de l'AS Rome avoue avoir été "séduit par le projet" OM Champion "et son ambition". "Humainement j'ai tout de suite accroché avec Jacques-Henri". "Ça prendra du temps, mais réussir ici ça doit être juste magique".
On craint dégun
Rudi Garcia
Le nouveau propriétaire n'a pas caché que son ambition à terme était d'apporter une deuxième Ligue des champions dans l'histoire du seul club français à l'avoir fait. Garcia le dit lui aussi haut et fort : son ambition "a toujours été celle-là". Il espère rapidement "ramener l'OM où il doit se trouver", au sommet du championnat de France et le plus loin possible en Coupe d'Europe, même si le court terme consiste à "retrouver la première moitié du classement", "donner du bonheur aux supporters", "redorer ce blason". Il parle du Vélodrome comme de son "futur jardin", assure qu'il ne comptera pas ses heures, que ses joueurs "mouilleront le maillot".
Nullement impressionné par la pression qui l'attend, fort de son expérience romaine, Rudi Garcia s’approprie déjà le jargon local : "On craint dégun", lance-t-il avoir lu la phrase sur une écharpe dans l'un des bureaux administratifs visité dans la matinée. Traduction : "Nous n'avons peur de personne". Eyraud, lui, souligne le courage qu'il a fallu pour accepter de débarquer à 48h du "Clasico" contre le PSG, dimanche 23 octobre en clôture de la 10e journée de Ligue 1.
Le nouvel entraîneur n'aura que deux séances pour préparer le grand rendez-vous. Ce qui ne l'empêche pas d'assurer que l'OM se rendra à Paris avec l'objectif de faire un résultat. "On est outsiders, mais en football, tout est possible". D'autant que "sur le plan mental, ça peut être intéressant" d'avoir des joueurs surmotivés à l'idée de le convaincre. Garcia en est persuadé : si l'effectif "aura besoin de retouches, peut-être d'ailleurs plus en quantité qu'en qualité, il est suffisamment important pour pouvoir donner le meilleur de nous-même dimanche soir".
Concernant les investissements à venir, Eyraud confirme la somme de 200 millions d'euros injectée sur quatre ans, précisant que ce serait "plutôt sur les deux premières années". Frank McCourt, un "homme passionné", investira son argent personnel, affirme-t-il. Selon lui, l'OM doit aussi renforer la formation et la détection des jeunes joueurs.
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