En Grèce, tous les niveaux de l'Etat sont touchés par la crise économique qui ronge le pays. Pour les sports mineurs, la sentence est immédiate : les fédérations n'ont plus les moyens de financer les déplacements de leurs sportifs nationaux.
C'est exactement ce qui arrive à la délégation de pongistes, dont la fédération a signifié qu'elle n'avait pas les moyens de financer leur voyage à Tokyo, à l'occasion des championnats du monde par équipes qui se dérouleront du 28 avril au 5 mai prochain.
Face aux perpétuelles restrictions budgétaires et à l'indisposition de la fédération, les huit joueurs de l'équipe grecque ont donc pris l'initiative de prêter les fonds nécessaires à leur propre fédération, soit plus de 23.000 euros.
Notre action a fait du bruit en Grèce, j'espère que tout cela s'arrangera un jour
Gionis Panagiotis, joueur de l'équipe grecque numéro 34 mondial
Joint par RTL.fr, Gionis Panagiotis, numéro 34 mondial et leader de l'équipe grecque, n'attend pas de l'instance nationale qu'elle le rembourse, même si le gouvernement a prévu de le faire : "Nous ne savons pas si la situation pourra être réglée. Peut-être que nous ne reverrons pas l'argent, mais peu importe. Cela aurait été pire de ne pas participer aux championnats du monde".
En Grèce, si le tennis de table n'est pas le sport roi, il n'est pas le seul à souffrir de la baisse chronique des subventions d'État et donc à ne plus pouvoir s'exercer au plus haut niveau : "Cela ne concerne pas que le tennis de table. C'est pareil pour tous les sports qui ont aussi de gros problèmes. Notre action a fait du bruit en Grèce, j'espère que tout cela changera un jour", souffle ainsi Panagiotis.
Du côté de la Fédération, le président Manolis Kolibadis ne minimise pas la gravité de la situation économique, mais insiste sur la fierté que lui inspirent ses joueurs : "Je suis très fier que les joueurs aient accepté d'aider la fédération (...). Ils ont permis d'assurer notre participation à un championnat majeur et à protéger le prestige et la dignité de notre sport", a-t-il ainsi déclaré dans des propos relayés par l'AFP.
Pour Gionis Panagiotis, ce n'est pas le sentiment de fierté qui prédomine. Le grand défenseur grec préfère se rappeler des bons et loyaux services de la fédération pour considérer son acte comme un juste retour des choses.
"Je suis fier oui, mais ce n'est pas de cette façon que je veux voir les choses. La fédération a toujours fait de son mieux pour nous. Aujourd'hui, la situation est très difficile et c'est à notre tour de l'aider".
La maxime inventée que l'on prête à Pierre de Coubertin et qui veut que "l'important est de participer", prend ici tout son sens. Bien qu'en tant que compétiteur, Gionis Panagiotis et ses coéquipiers ne se rendront pas à Tokyo pour simplement y figurer.
"Notre premier objectif est la qualification pour le tableau final, reprend ainsi le joueur d'Angers. Ensuite, nous ferons du mieux possible et ce sera déjà très positif pour nous. Notre groupe est vraiment difficile, toutes les équipes sont bonnes donc... Nous verrons".
Un groupe constitué du Japon, du Portugal, de la Roumanie, de la Hongrie et... de la France, où il évolue depuis onze années dans le championnat professionnel.
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