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ÉDITO - JO Paris 2024 : "6 milliards d'euros, bonjour la gueule de bois !, selon Isabelle Saporta
La Cour des comptes a rendu ses conclusions sur les dépenses réalisées dans le cadre des Jeux olympiques, plus élevées qu'annoncé.
Photo prise sur le Champ de Mars, qui montre le "stade Tour Eiffel" en amont des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le 24 juillet 2024.
Crédit : Christophe PETIT TESSON / POOL / AFP
L'heure des comptes a sonné. Un an après les Jeux olympiques, la Cour des comptes a regardé les factures. Résultat, l'ardoise s'élèverait à 6 milliards d'euros, trois fois plus que ce qui était prévu.
Il y a 15 jours, on nous disait que les JO avaient été un succès financier et que l'excédent de 76 millions irait à 80% au sport français. Et 15 jours plus tard, la Cour des comptes nous apprend qu'en fait, les dépenses d'organisation des Jeux nous auraient coûté la bagatelle de 6 milliards d'euros. Bonjour la gueule de bois !
Quand je pense que pour s'accrocher à l'esprit des Jeux, on avait fait revenir la montgolfière, et qu'Anne Hidalgo se battait pour le retour des anneaux olympiques sur la tour Eiffel, ce n'est peut-être pas la peine finalement, on va peut-être commencer tout doucement le régime sec.
Ces milliards de dépenses : 1,44 milliard d'organisation de la sécurité, assumées à 95% par l'État, et 570 millions d'organisation des transports, dont plus de la moitié au titre des renforts d'offres financés à 83% par la RATP et la SNCF. Or, oups, nous dit la Cour des comptes, ces dépenses n'ont pas été intégrées au budget du Comité olympique.
Ce n'est pourtant pas une surprise qu'il faille protéger les spectateurs et les athlètes et les transporter dans des conditions XXL à cause de l'affluence. On a aussi 839 millions d'aménagements urbains, dont près des trois quarts pour la construction des villages olympiques et des médias.
Ça fait un peu cher, le truc invivable, dont tous les athlètes se sont plaints. Pas grave, c'est l'État qui régale à hauteur de 70%. Sinon, côté infrastructures de transport, il y a aussi 236 millions au titre de surcoût pour faire les travaux fissa et qu'ils soient prêts à temps. Et pour finir, on a la baignabilité de la Seine, que la Cour chiffre entre 200 millions et 1 milliard, ou le plongeon le plus cher de l'ouest.
On a toujours d'excellentes raisons en France de dire que les comptes sont faux à Bercy comme pour les JO et qu'en comptant autrement cet argent dépensé, il ne le serait pas vraiment. Sauf qu'il a été dépensé cet argent et qu'on a vu la différence. Paris n'a jamais été aussi sûre et aussi propre que durant les Jeux. Or, c'est dans ce monde propre et sûr que tous les Français devraient vivre toute l'année. Hélas, l'ardoise des JO nous rappelle cruellement que nous n'avons pas les moyens de vivre dans ce conte de fées.
