Dopage : prison ferme requise contre des bodybuilders

24 personnes sont jugées à Créteil pour leur implication présumée dans un trafic de produits dopants dans le milieu du culturisme.  Le procureur a demandé les peines les plus lourdes pour un videur de boîte de nuit (30 mois dont 18 avec sursis) et une préparatrice en pharmacie (2 ans dont 18 mois avec sursis), qui semblent être au centre du réseau. Il a requis de la prison avec sursis pour tous les autres protagonistes.

Au cours des débats qui ont commencé lundi 29 septembre, les prévenus ont laissé entendre que l'usage de produits dopants - stéroïdes, hormones de croissance, diurétiques - parmi les bodybuilders était une pratique "banale". "Dans n'importe quelle salle de sport en France ou sur internet, on peut se procurer des produits", a expliqué l'un d'eux. "Sur les compétitions, vous avez toujours des gens qui vous proposent des trucs", a raconté un autre.

Près de 300 boites de médicaments détournées

Mais aucun des prévenus n'a semblé se soucier de la provenance ni des dangers pour leur santé. L'usage de produits dopants "aura des conséquences sur votre santé, sur votre vie et sur la société qui vous prendra en charge quand vous aurez des cancers", a au contraire souligné le procureur.

L'affaire démarre en avril 2009 lorsqu'un pharmacien de Créteil découvre un manque de trésorerie de près de 200.000 euros dans son bilan comptable. Il constate que cette somme correspond à la commande en grande quantité d'Umatrope, une hormone de croissance délivrée uniquement sur ordonnance. Depuis mars 2008, 279 boîtes à 681 euros ont été détournées de son officine.

Une aide-préparatrice au cœur du trafic

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Très vite, les soupçons se portent sur une aide-préparatrice en pharmacie. Elle fréquente assidûment une boite de nuit de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) où les videurs lui auraient passé commande. C'est ainsi que le trafic aurait commencé, ce premier cercle fournissant ensuite les produits à une vingtaine d'acheteurs, tous recrutés dans le milieu des salles de musculation.

Au total, la jeune femme, aujourd'hui âgée de 33 ans, aurait empoché grâce à ce trafic quelque 450.000 euros. "A l'époque, je dépensais cet argent en bêtise, en vêtements, en sorties...", a-t-elle raconté à la barre, expliquant avoir été motivée par l'appât du gain. La décision est attendue jeudi 2 ou vendredi 3 octobre.