"L’île de la liberté", comme elle est surnommée, a fermé ses portes lundi 17 au petit matin, laissant s’envoler ses visiteurs courageux les jambes pleines de souvenirs après sept journées intenses de festival. Le Sziget ("île" en hongrois), l’un des plus grands festivals musicaux d’Europe, s’est tenu au cœur de Budapest du 10 au 17 août, les dernières enceintes bâchées sur les coups de 6 heures lundi matin. Une semaine entière à fendre la poussière sur 2,75 kilomètres de long au rythme d’une musique qui résonne sans interruption. Piétinée par 440.000 visiteurs en sept jours selon l’organisation, l’île hongroise s’est littéralement transformée pour devenir un espace de fête géant.
Terrain de foot, prairies de poufs, spectacles de cirque, performances artistiques, sauts à l’élastique, baignades dans le Danube… Mais surtout, des concerts avec une programmation des plus éclectiques. Plus de 200 groupes et artistes venus de 47 pays différents dispersés sur une dizaine de scènes ont pu satisfaire tous les goûts : rock, pop, rap, hip-hop, reggae, électro, techno, jazz, musique tzigane, classique…
Le festival s’est véritablement ouvert lundi soir avec l’une des têtes d’affiche de la programmation venue arracher les cris aigus des fans sur la Main Stage à 21h30 : Robbie Williams. Le séducteur britannique a tenu ses promesses en interprétant ses titres de grand sentimental qui ont fait hurler ses fans comme Feel ou encore Angels. L’une d’entre eux a même eu le privilège de monter sur la scène et discuter avec son idole.
Avant la prestation du chanteur de 41 ans, un groupe hongrois est venu interpréter l’hymne de l’édition 2015. Tous les ans, une formation locale est désignée. Cette année, c’est Irie Mafia qui s’est dit "véritablement honoré et assez stressé" de venir défendre entre autre le titre Easy As One Two Three qui sera diffusé toute la semaine sur les scènes entre les concerts.
Si la programmation a été quelque peu critiquée cette année pour un certain manque d’artistes dits de "légende", pas de déception affichée du côté des festivaliers. Les scènes toujours noires de monde n’ont pas laissé de place à l’hésitation et la foule entrainant la foule, aucune fosse n’est restée stoïque. Aussi bien pour Robbie Williams, que pour Asaf Avidan, "ravi d'être à Budapest et de jouer devant un public complètement international". L’interprète de One Day a perçu son concert comme la preuve que la musique "permet d’établir des liens entre les hommes et oublier les conflits". Le chanteur israélien qui vient de sortir un album en début d’année (Gold Shadow) a été touché de voir dans son public un drapeau d’Israël à côté d’un drapeau libanais, deux pays en tension.
Des drapeaux du monde entier se sont aussi soulevés dans les airs au rythme des instruments. Nouvelle Calédonie, Canada, Suisse, Afrique du Sud, Tunisie, Californie, Liban, Turquie, Algérie, Etats-Unis, Palestine, France... Des festivaliers venus de 95 pays différents malgré des journées terriblement chaudes avec des températures environnant les 37 degrés tous les jours pour atteindre parfois les 42 degrés. Mais la chaleur se fait oublier dans cette ambiance harmonieuse où une discussion se lance comme un claquement de doigt.
Éclectique, c’est le mot pour définir cet événement qui anime le cœur de l’Europe une fois par an. Outre la diversité des genres musicaux, les pays d’origine des artistes et des festivaliers, les générations se sont confondues sans aucune difficulté. Sziget a été l'occasion de croiser des fêtards invétérés, des poussettes, de vieux rockeurs, des adolescents et des quinquagénaires dynamiques. La programmation monumentale - Kings of Leon, Florence and The Machine, Milky Chance, Babylon Circus, Fauve, The Horrors, The Ting Tings, Future Islands, Gramatik, Alt-J, SBTRKT ou encore Avicii - n’a pas laissé une seconde de répit aux festivaliers.
On retiendra surtout le groove électro de Jungle qui a électrisé des milliers de jambes sous le chapiteau de la A-38 sans laisser une seconde de repos au public chauffé à bloc mardi soir. La chaleur étouffante de la salle n’a pas découragé les danseurs qui se sont laissés transporter par la funk tropicale du jeune groupe anglais au succès grandissant. Un concert et un show sans fausse note introduit quelques heures avant par l'envoûtante Selah Sue. Une autre prestation marquante au cours de laquelle la chanteuse soul de 26 ans a ébloui le public budapestois. Guitare et micro en main, sa voix a fait vibrer la foule sur Reason ou This World.
Le rock déchaîné de Kasabian a électrisé le public de la MainStage à coups de Fire et LSF. Avec jet de micro et costume de squelette, le guitariste et chanteur Sergio Pizzorno a assuré un show "kasabianesque", quand le chanteur Tom Meighan ne s’est pas fait oublier en hurlant des "ecstasy" au micro dans une fureur rock'n'roll. Le groupe souvent taxé "d’arrogant" avoue avec un accent britannique à couper au couteau ne vouloir assister à aucun concert ce vendredi 14 août, ne les jugeant "pas intéressants".
Major Lazer a, lui, assuré le show avec une mise en scène saturée de fessiers rebondissants et d’extravagances du DJ Diplo. Quant au DJ français Vitalic, il s'est dit "heureux" de jouer son tout nouveau set pendant une heure sur la scène du Colosseum, en plein air, un concentré électro intense. La toute puissance de Goran Bregovic, accompagné de son orchestre, ont fait tourner les têtes samedi soir, au point de retirer presque toutes les forces des jambes des "Szitizen". Presque, car le lendemain il fallait encore s'époumoner sur les tubes de style rapcore des membres du groupe Limp Bizkit, rares en festival, comme My Way et Mission Impossible 2, ainsi qu'une reprise de Rage Against The Machine.
Si le jeune DJ néerlandais Martin Garrix a clôturé la scène principale dimanche soir à 23 heures, il restait encore du temps au groupe hongrois Pannonia Allstars Ska Orchestra pour reprendre le thème de la série Game of Thrones version ska sur la scène des musiques du monde et aux quatre membres de la formation française C2C pour exécuter leur chorégraphie aux platines devant des spectateurs trempés jusqu’aux os. L’orage s’est invité pour la dernière nuit de festivités, laissant les visiteurs de la 23ème édition du Sziget festival boueux mais heureux. Réunissant leurs dernières forces pour profiter des dernières notes jusqu'au au lever du jour, lundi 17 août, avant de plier bagages.
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