The Rolling Stones : comment est né le tube "(I Can't Get No) Satisfaction"
Invité de Stéphane Bern par téléphone ce jeudi matin, Eric Jean-Jean a raconté comment Keith Richards, le guitariste du légendaire groupe britannique, a eu l'idée de créer ce morceau...

Retrouvez Stéphane Bern et l'équipe de A La Bonne Heure ! du lundi à vendredi de 11h30 à 12h30 pour une émission spéciale confinement.
Pour vous divertir, toutes générations confondues, l'équipe de l'émission vous propose un jeu qui vous emmène des rois aux rois de la pop, des trésors de nos villages aux trésors de la chanson, du cinéma, de tout ce qui fait le patrimoine, et à la rencontre aussi de personnalités qui font l’actualité culturelle.
Quatre nouvelles énigmes au menu ce matin, et quatre chances de gagner des cadeaux ! Pour cela, dès que vous croyez avoir la bonne réponse à l’énigme, envoyez un SMS au 64900 (0,35cts/sms) avec le mot clé "JEU" suivi de votre réponse. Vous passerez peut-être à l’antenne afin de la vérifier avec Stéphane Bern et un invité qualifié.
Énigme n°1
Ne sous-estimez jamais l'importance des rêves... Salvador Dali, Mary Shelley et même Albert Einstein y ont trouvé l'inspiration.
La chanson qu'il faut trouver à présent est aussi née d'un songe ! Il s'en est fallu de peu pour que son compositeur ne l'oublie sitôt la nuit passée : il faut dire qu’il ne buvait pas que de la limonade… Fort heureusement sa mélodie est parvenue jusqu'à nous et ça tombe bien car, comme le dit si bien Laurent Voulzy : elle nous "colle encore au cœur et au corps" !
Tout s'est joué le 7 mai 1965, dans un hôtel de Clearwater, en Floride. Cette nuit-là, ce musicien peine à trouver le sommeil. Il tourne et vire dans son lit, à moitié endormi, quand, soudain, des notes lui viennent à l'esprit : juste un riff de guitare, mais cela l'obsède ! Alors il se lève, se saisit de son instrument et enclenche un magnéto. En deux minutes seulement il "fixe" les trois accords entêtants sur la bande magnétique, puis il se recouche.
Le lendemain, devant un bon café, il réécoute sa production nocturne et, bon sang, cette intro lui plaît ! En studio, il la fait écouter aux membres de son groupe qui, eux aussi, pensent qu'il y là matière à faire une bonne chanson. Au départ, le musicien veut faire jouer les premiers accords par des cuivres mais, au dernier moment, on lui apporte un boîtier d'un genre nouveau. Un accessoire qui dégrade, volontairement, le son des guitares pour le rendre plus "sale", plus violent ! Les cinq garçons adorent l'idée et décident que la chanson commencera par cet effet saturé qui, selon certains, marque la naissance du "rock" pur et dur !
Pour faire une bonne chanson, il faut également un bon texte et celui que rédige le chanteur du groupe résonne avec les préoccupations des ados de l'époque. Il y est question de la société de consommation, de son abondance, de ses excès et du fait que les jeunes n'y trouvent pas forcément leur compte. Le titre fait scandale, bien sûr, mais il propulse le groupe en tête des ventes juste à côté de leurs compatriotes, les Beatles. Désormais il faudra compter avec lui et choisir son camp !
55 ans après, ceux que l'on appelle désormais les "papys du rock" montent toujours sur scène et il ne se passe pas un concert sans qu'ils n'entonnent ce titre et sa célèbre intro, qui résonne aujourd'hui comme un hymne.
Une dernière chose à propos de cette chanson : Elle a été classée deuxième plus grande chanson de tous les temps... Mais par un magazine qui porte le même nom que le groupe…Favoritisme ?
Réponse : (I can't get no) Satisfaction des Rolling Stones.
Au téléphone : Eric Jean-Jean.
Énigme n°2
Parlons tout d'abord d’un monument de la littérature. Monument par
l’importance de l’œuvre, d’abord : 193 romans, 158 nouvelles, à quoi il faut
ajouter son lot d’articles et les 176 romans, plus des nouvelles, et des contes
érotiques publiés sous 26 pseudonymes. Il aura ainsi donné vie dit-on, à 9000
personnages évoluant dans 1800 lieux différents. Et il a créé un personnage
récurent, dont tout le monde connaît le nom qui ne mènera pas moins de 103
enquêtes.
Comme l’écrit un de ses biographes Pierre Assouline : "Il est né
sous le signe de l’excès". Mais cet excès en fait aussi un des plus grands
écrivains de langue française, l’un des plus lus dans le monde et dont on
s’accorde à reconnaître ce génie qui lui a permis d’atteindre son but :
découdre la légende de la vérité.
Il est né à Liège. Il dira d’aillleurs : "Je n’appartiens pas à la
Belgique, j’appartiens à Liège". Sans doute parce que c’est là, au début
du 20e siècle, dans ces rues froides et pavées qu’il a connu ses premières
expériences, ses premiers émois en un mot qu’il a pétri cette pâte qui fera de
lui l’écrivain qu’il va devenir.
Il s’installe à Paris à 19 ans ! Déjà journaliste et déjà auteur d’un
premier roman. Il s’y marie avec une femme belle, une artiste peintre à
laquelle il sait déjà qu’il ne sera pas fidèle. Quand il voit une femme, il ne
peut pas résister. Il le dit lui-même : je suis comme un chien à l’affût.
Et des femmes, il lui en faudra beaucoup pour assouvi ses besoins. Trois par
jour, surtout des prostituées. Les comptables ont sorti leurs calculettes, ça
en fera 5 à 6000 dans sa vie. L’excès, encore. Et puis la machine à écrire
crépite. Colette lui donnera ce conseil qu’il respectera toute sa vie :
"Supprimer toute littérature et ça ira"…
En 1931, il publie Pietr-le-Letton, un roman dans lequel
apparaît pour la première fois ce flic taciturne, amateur de blanquette de veau
et fumeur de pipe, qui le suivra toute sa vie. Son nom, il n’a pas été bien
loin pour le chercher. C’est celui d’un de ses voisins de la Place des Vosges.
Sa méthode de travail était toujours la même. Il s’enfermait pendant 15
jours et il écrivait un chapitre par jour. Et comme il était obsédé par la
maladie , avant de se mettre à l’écriture, il passait une visite médicale et en
faisait passer une à toute sa famille…
Le cinéma s’est beaucoup servi de lui, jusqu’à trois adaptations de ses
romans dans une même année et a beaucoup fait aussi pour sa réputation, de même
que la télévision où plusieurs grands acteurs ont incarné son personnage phare.
Mais qui est cet écrivain mort à 86 ans, le 4 septembre 1989 ?
La réponse : Georges Simenon.
Au téléphone : Le comédien Bruno Solo,
qui l'a joué à deux reprises dans des téléfilms de Denis Malleval Jusqu'à
l'enfer et Mort d'Auguste.
Énigme n°3
Nous cherchons maintenant une administration qui dépend du ministère de la
Culture et qui joue un rôle extraordinaire, depuis des siècles, même si son
statut a changé au cours de l’Histoire, puisqu’elle a pour fonction de
conserver, de restaurer et d’entretenir un certain nombre de choses, de valeur
la plupart du temps, qu’on peut voir dans ce qu’on appelle les Palais
nationaux.
Si l'on remonte assez loin dans l’Histoire, disons avant Versailles, les
résidences royales sont nombreuses et dispersées. Au Moyen-Âge, on les meuble
avant l’arrivée du souverain en ayant le souci de donner un certain apparat à
la résidence en question. Et ce sont les services de l’intendance royale qui
ont pour charge de collecter, de transporter et d’entretenir les meubles et les
objets de la Couronne.
Et c’est en 1663, au moment où se construit l’Etat en même temps que la
monarchie absolue, que Colbert crée le Garde meubles de la Couronne. Le but est
double : Montrer la richesse du pouvoir mais aussi organiser la gestion de
ces richesses.
Cette administration disparaîtra, peu de temps, pendant la Révolution avant
de renaître dès 1800 avec le Consulat. On peut ensuite avancer très vite dans
le temps pour remarquer que c’est André Malraux qui rattache cette
administration au ministère des affaires culturelles.
Et aujourd’hui, elle gère plus de 100.000 objets parmi lesquels, outre les
meubles, on trouve des textiles, des tapisseries, des broderies et d’ailleurs
la manufacture des Gobelins, la manufacture de Beauvais, la manufacture de la
Savonnerie à Paris, à Lodève, ainsi que les Ateliers nationaux de dentelle du
Puy-en-Velay et d’Alençon dépendent d’elle.
L’un des casse têtes constant c’est de gérer ce fonds. De savoir où se
trouve ce mobilier qui est prêté aux Palais de la République. Il semble en
effet que toutes les administrations ne soient pas sourcilleuses et que
certaines œuvres prêtées par les musées nationaux soient considérés selon un
joli terme administratif comme "non vues" façon élégante de dire
qu’on ne sait pas où ils sont…
Tout récemment, on a appris que le directeur de cette administration
espérait pouvoir procéder à l’automne à la vente d’un certain nombre de bien
que possède son administration. Cette vente a deux objectifs : D’abord se
séparer d’objets qui n’ont pas un intérêt historique affirmé, ensuite faire de
la place parce que conserver tous ces biens demande de l’espace et l’espace…
c’est cher. Mais quel est le nom de cette administration ?
Réponse : Le Mobilier national.
Au téléphone : Hervé Lemoine, directeur du Mobilier
national et des manufactures des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie.
Énigme n°4
Il est temps à présent de deviner le titre d'un film... Une comédie plus
exactement, mais, attention, une comédie qui se double d'une satire sociale.
Impossible de vous résumer l'intrigue : Vous trouveriez tout de
suite ! Sachez juste qu'il est question de deux milieux sociaux que tout
oppose et qui, suite à la terrible vengeance d'une infirmière, finissent par
entrer en collision !
Lorsqu'il se lance dans cette aventure, à la fin des années 80, l'auteur de
ce film n'a encore jamais réalisé de long métrage. Il s'est fait un nom dans la
pub, où ses spots pour Eram, Nestlé ou Herta lui
ont valu de nombreux prix. Mais passer de 40 secondes à 90 minutes n'est pas
une mince affaire ! Heureusement pour écrire le scénario il s'adjoint les
services d'une brillante plume : Celle de Florence Quentin, qui, elle
aussi, vient de la publicité.
Ensemble, ils concoctent une fable féroce, pleine de bons mots, où tout le
monde en prend pour son grade : Les riches, les pauvres, les curés et
même.. les médecins ! Le "premier coup de manivelle" est donné à
l'été 1987, dans les environs de Lille. C'est le réalisateur qui a choisi de
tourner dans le Nord "parce que, dit-il, c'est une région que l'on ne voit
pas beaucoup au cinéma ; parce que c'est beau et parce que c'est chez
moi". Pas de stars au casting, uniquement des comédiens venus du
théâtre (et tous excellents). Et par force beaucoup d'enfants. D'habitude,
c'est compliqué les enfants sur un plateau mais, là, l'équipe a déniché une
perle pour interpréter "Momo", le personnage principal : Un
blondinet de 13 ans seulement qui impressionne déjà tout le monde par sa
maîtrise du jeu. Il fera évidemment carrière, par la suite…
Le film sort sur les écrans le 3 février 1988 et en quelques semaines il
cumule plus de 4 millions d'entrées ! C'est un succès public et critique,
ce qui est rare. Télérama rit "à gorge déployée"et Libération
n'hésite pas à comparer la comédie à l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline...
Quatre césars complètent cette réussite et une flopée de répliques du film
entre dans le langage courant. Par exemple, qui n'a jamais dit :
"c'est lundi, c'est Raviolis", ou bien, avant d'aller se
coucher : "J'vais mettre la viande dans le
torchon !" ? Et bien tout ça vient de ce film ! Vous avez
deviné son titre ?
Réponse : La vie est un long fleuve tranquille d'Etienne
Chatilliez.
Au téléphone : Le réalisateur Etienne Chatilliez.