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Roberto Alagna pour la première fois sur la scène du Palais Garnier
REPLAY - Ce vendredi soir, Roberto Alagna montera pour la première fois de sa carrière sur la scène du Palais Garnier, à Paris, pour y interpréter "le Cid" de Jules Massenet.
Roberto Alagna en juillet 2012 pendant les Chorégies d'Orange
Crédit : BORIS HORVAT / AFP
Roberto Alagna fait ses débuts sur la scène de l'opéra Garnier ce vendredi soir. Tel un jeune premier, il est Le Cid de Massenet. Et le ténor quinquagénaire est tout à fait crédible dans ce rôle.
Le Cid, a vraiment existé, il a vécu en Espagne au 11ème siècle. Et il a inspiré Corneille qui en a fait cette grande pièce classique. Ensuite c'est Jules Massenet qui s'est emparé de cette histoire pour en faire un opéra en 1885. Cet opéra n'avait plus été donné à Garnier depuis 1919. Il est vocalement très difficile.
C'est un rôle qui va d'un grave à un aigu sans forcément passer par les paliers qui apportent un confort aux chanteurs. Mais si on sent Alagna très concentré au début de la pièce pour sortir ces notes délicates, il se détend au fur et à mesure, et on retrouve alors ce charisme, ce timbre rayonnant, et toujours ce beau phrasé, cette articulation si naturelle, sans exagération qui font du Rodrigue d'Alagna un héros déterminé mais simple. Pour ce rôle, Roberto Alagna doit absolument éviter tout cri ou éclat de rire en dehors de la scène.
La musique de Massenet enchaîne héroïsme et tendresse
Pour rappel, le Cid c'est en fait Rodrigue. Son père a été humilié par le père de Chimène et demande à son fils de le venger. Mais Rodrigue aime Chimène. Et quand il tue son père, elle est rongée par la tristesse et ne veut plus de lui. L'intrigue est donc tissée d'honneur, de pouvoir, et d'amour. La musique de Massenet enchaîne héroïsme et tendresse, avec tantôt des rythmes militaires, tantôt des élans amoureux qui nous emportent complètement.
Cet opéra n'est pas une reprise mot à mot du texte de Corneille mais les citations les plus emblématiques ont toutes été gardées. Le spectacle dure 3 heures qu'on ne voit absolument pas passer tant l'interprétation du chef et de l'orchestre de l'opéra est délicate, et captivante. Le Cid se joue à l'opéra Garnier jusqu'au 18 avril. Alagna sera ensuite Lancelot à Bastille dans le Roi Arthus d'Ernest Chausson, en mai et juin.