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Les frères Noel et Liam Gallagher, du groupe Oasis, en 2006.
Crédit : MIKE CLARKE / AFP
Pour la première fois depuis quinze ans, les frères Gallagher remonteront ensemble sur scène, vendredi 4 juillet, à Cardiff, au Pays de Galles. Une reformation historique pour Oasis, le groupe mythique de Manchester, dont les retrouvailles donnent le coup d’envoi d’une tournée au Royaume-Uni et en Irlande très attendue et très disputée.
L’ouverture de la billetterie le 31 août dernier a provoqué un véritable raz-de-marée numérique : sites saturés, crash de Ticketmaster UK, et explosion des prix. À l’image d’une foule prête à tout pour retrouver ceux qu’elle n’a jamais oubliés.
Cette ferveur n’est pas uniquement musicale. Si la reformation du groupe soulève autant d’émotion, c’est parce qu’Oasis a toujours été bien plus qu’un groupe pour des millions de Britanniques. Depuis les années 1990, Liam et Noel Gallagher sont les porte-voix des laissés-pour-compte, des cités ouvrières, de la jeunesse en colère. Une voix franche, brute, souvent insolente, mais toujours sincère. Une voix née à Burnage, dans un quartier modeste de Manchester.
Les frères Gallagher ont grandit dans une Angleterre marquée par le déclin industriel et les politiques de Margaret Thatcher. Dans cette banlieue prolétaire de Manchester, leur quotidien est fait de chômage, de violence domestique, et de galères ordinaires. Cette réalité façonne leur musique autant que leur attitude : crue, directe, sans fard.
Lorsqu’Oasis explose au milieu des années 1990, ce sont ces racines qu’ils affichent fièrement. Adidas aux pieds, parka à capuche, maillot de foot sur le dos, les Gallagher ne jouent pas un rôle : ils sont restés ceux qu’ils étaient.
Très vite, la presse les érige en héros de la classe ouvrière, en opposition frontale avec Blur, autre groupe phare de la Britpop, jugé plus sage, plus "establishment". Comme on avait opposé les Beatles aux Rolling Stones, les tabloïds font d’Oasis les enfants terribles du rock britannique. Mais loin d’en souffrir, le groupe s’empare de cette image. Sur scène comme dans la rue, ils incarnent une revanche sociale, celle d’un monde que l’on entend rarement, et qui s’exprime ici à pleine puissance.
C’est justement cette proximité qui rend le retour d’Oasis si paradoxal. Si les fans se sont précipités sur les billets de la tournée 2025, beaucoup ont été choqués par la flambée des prix, provoquée par une tarification dynamique.
À l’ouverture de la billetterie, une place en fosse coûtait 150 livres (177 euros). Quelques heures plus tard, il fallait débourser jusqu’à 355 livres (420 euros). Une somme inaccessible pour beaucoup, et un contraste cruel avec les origines ouvrières du groupe. Certains y voient une trahison, d’autres une preuve que le mythe dépasse désormais les frères eux-mêmes.
- Oasis ou la revanche des ploucs, de Benjamin Durand et Nico Prat (Playlist Society).
- Oasis, Supersonic, the complete interviews (en anglais) (Headline).
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