Quatre ans après & sacré "Album RTL", Julien Doré est de retour avec 11 titres coréalisés avec Tristan Salvati, à qui l'on doit la production de l'album d'Angèle, par exemple. Son fidèle complice Antoine Gaillet est toujours là, mais au mixage.
Dans Love, Julien Doré chantait la rupture. Dans son précédent disque, une forme de guérison. Avec Aimée, Julien Doré regarde le monde changer. "Le fond de l'air m'effraie", dit-il dans une chanson. L'écologie, l'amitié qui se délite, la naïveté de l'enfance cohabitent sur cet album. À 38 ans, il dit moins "je". Il y a même un morceau qui s'appelle "Nous". Sa pop - toujours très soignée - est moins nébuleuse, plus directe. Sa plume se joue des registres de langue, et il la trempe autant dans l'ironie que l'humour.
Cet album a été mis en boîte avant l'épidémie de coronavirus et le confinement mais certaines de ses chansons sonnent étonnamment justes. "J'étais avec ces 11 chansons écrites, composées, produites et mixées..., raconte Julien Doré au micro de RTL. Et quand on se retrouve avec cette période de confinement, je me suis rendu compte que certaines d'entre elles, comme La Fièvre ou La Bise, continuaient de grandir chaque, presque malheureusement d’ailleurs".
"Je vais quitter Paris", chantait-il en 2008 dans Les limites. Il a tenu parole. Il y a deux ans et demi, il a déménagé dans les Cévennes, non loin d'Alès où il est né. Et, il y a installé un petit studio où ces chansons sont nées. "Je ne sais pas si je prends du recul ou si je m'accroche à mes racines avant qu'elles ne m'échappent pour de mauvaise raison ici à Paris, analyse le chanteur. Dès qu'une tournée s'arrêtait, j'avais le sentiment que je replongeais dans ma vie d'homme et cette vie n'était pas équilibrée. Je misais trop sur l'artistique (...) alors que j'avais besoin de rééquilibrer ma vie d'homme pour nourrir mes chansons."
"Quand j'ai gagné Nouvelle Star il y a 13 ans, j'ai pris beaucoup de plaisir à me lever le matin pour vivre de ma passion. Et, il y avait ce rêve dans un coin, de retourner vivre dans le Sud, là où je suis né pour, je l'espère, continuer à vivre de ma passion. J'ai besoin de ce calme dans le Sud et c'est là que j'écris et que j'ai écrit mes chansons."
Cet album s'appelle Aimée. C'est le prénom de la grand-mère maternelle de Julien Doré qui a 99 ans. Engagée à la CGT, elle a dédiée sa vie pour défendre les droits des veuves de mineurs. "Aimée c'est aussi le prénom de ma mère, précise Julien Doré. J'ai choisis ce titre parce que c'est ma construction. Ce sont des valeurs - on pourrait aussi parler du combat de ma mère pour accueillir des femmes battues - ces combats m'ont construits. Je les ai compris et ce sont des combats que je respecte profondément".
Il n'y a aucune naïveté de l'enfance dans ce disque
Julien Doré
La génération à venir et l'enfance sont deux thématiques importantes de ce nouvel album. Sur quatre titres, on entend deux fillettes chanter. Ce sont les filles de son pianiste. On les entend par exemple dans Nous. "Chez les enfants, il n'y a pas de différence entre la possibilité des rêves et la réalité, note l'artiste. Dans l'enfance, il y a encore une zone où chaque rêve et possible et je fais partie de ces gens qui ont réalisé leurs rêves après des années à me dire que ce n'était pas possible. C'est ce que j'aime dans l'enfance".
Mais Julien Doré ne voit pas l'enfance comme un royaume de la naïveté pure, il a remarqué que les jeunes avaient une parfaite conscience du monde dans lequel nous évoluons tous et qu'ils y étaient sensibles. "On [les adultes] est responsable d'une évaporation de l'insouciance mais on est aussi choqué lorsque l'on discute avec des enfants de 8-10 ans d'une hypersensibilité et d'une hyper-conscience du contexte et du monde actuel, remarque Julien Doré. C'est pour ça qu'il n'y a aucune naïveté de l'enfance dans ce disque".
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