Le groupe britannique Supertramp a perdu ce lundi 8 septembre 2025 l’un de ses membres fondateurs, Rick Davies. Avec Roger Hodgson, il a vendu plus de 60 millions d’albums dans le monde.
L’histoire du groupe commence de façon originale, par une petite annonce en 1969. Après la dissolution de sa première formation Davies, 25 ans, publie quelques lignes dans la revue Melody Maker pour recruter des musiciens. Le premier à répondre est Roger Hodgson, 19 ans, encouragé par sa mère.
Les deux hommes viennent d’horizons très différents. Rick Davies, originaire de Swindon, à l’ouest de Londres, grandit dans un milieu modeste. Il débute la musique à la caisse claire dans la fanfare locale avant de devenir claviériste dans plusieurs groupes. Roger Hodgson, lui, vient d’une famille aisée de Portsmouth. Il commence la guitare au pensionnat et enregistre même, avant Supertramp, un premier single avec un certain pianiste nommé Reginald Dwight… futur Elton John.
Lors de l’audition, Hodgson reprend un morceau du groupe Traffic à la guitare acoustique et séduit Davies par sa voix. Le duo recrute alors Richard Palmer (guitare) et Robert Millar (batterie). Supertramp voit le jour, et emprunte son nom au roman de William Henry Davies, The Autobiography of a Supertramp (L’autobiographie d’un super vagabond).
Le groupe qui n'a jamais été une bande d'amis, se concentre sur la musique. Palmer écrit les paroles, Davies et Hodgson composent la musique. Leur premier album, éponyme, sorti en août 1970, est salué par la critique mais échoue commercialement. Palmer quitte le groupe pour King Crimson. Davies et Hodgson remanient la formule et sortent un deuxième disque, qui ne rencontre pas davantage le succès.
Après un nouveau remaniement, Davies et Hodgson s’entourent de Dougie Thomson (basse), Bob Siebenberg (batterie) et John Helliwell (saxophone). Le succès est enfin au rendez-vous avec Crime of the Century, en 1974. Le groupe cartonne au Royaume-Uni et aux États-Unis, mais reste inconnu ailleurs : en France, seuls huit billets sont vendus pour leur concert au Bataclan.
Pressés par la maison de disques, ils enregistrent ensuite Crisis? What Crisis? (1975) avec des morceaux inutilisés des albums précédents. San surprise l’album est un nouvel échec commercial.
Décidés à prendre leur temps pour le suivant, ils s’isolent plusieurs mois dans un ranch du Colorado et reviennent en 1977 avec Even in the Quietest Moment…, contenant plusieurs tubes. Mais les tensions naissent entre les deux fondateurs : Hodgson supporte mal l’omniprésence de Sue, la femme de Davies devenue manager, et Davies est agacé par la consommation de LSD de Hodgson.
C’est pourtant dans cette ambiance tendue que naît leur chef-d’œuvre, Breakfast in America (mars 1979), vendu à 20 millions d’exemplaires, dont trois en France. L’album est suivi d’une tournée mondiale monumentale. Mais les relations entre Davies et Hodgson se détériorent.
En 1982, Hodgson quitte le groupe pour une carrière solo, laissant le nom Supertramp à Davies, à condition que ses chansons ne soient jamais interprétées par un autre chanteur.
Les quatre membres restants sortent un nouvel album en 1985, signé Davies, avant que le groupes ne séparent quelques années plus tard, puis ne se reforment à la fin des 90's. Des rumeurs d'un éventuel retours d'Hodgson ont circulé, sans jamais se concrétiser... Au grand dam de leurs fans.
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