Elle a été l'une des premières stars à se produire au Palais Omnisports de Paris-Bercy, rebaptisé depuis Accor Arena. C'était le 26 octobre 1985. 40 ans plus tard, la légendaire Diana Ross était de retour dimanche 6 juillet 2025. L'excitation est palpable. Et il y a de quoi : la reine de la soul et du disco n’a pas foulé le sol français depuis près de deux décennies !
Son dernier concert parisien remonte à 2007, au Palais des Sports de la Porte de Versailles, aujourd'hui appelé Dôme de Paris. Diana Ernestine Earle Ross est une diva, une vraie. Et donc, elle aime se faire désirer. Mais surtout, elle sait soigner son entrée. 20h40. L'écran géant situé en fond de scène s'allume.
Avant d'avoir droit à Diana Ross en chair et en os, une longue vidéo nous replonge dans son extraordinaire parcours. De son enfance modeste à Detroit, en passant par les Supremes, le quatuor mythique du label Motown créé par Berry Gordy, à ses duos avec Marvin Gaye ou Lionel Richie. La star se fait narratrice de sa propre vie, le tout rythmé par des extraits de ses plus grandes chansons. L'ambiance monte d'un cran, forcément.
Puis, en quelques accords de guitare, la magie opère. "I'm coming... I'm coming out !" Là voilà enfin ! Longue robe rouge scintillante, immense chevelure iconique, éventail à la main, Diana Ross arrive en majesté. La star débute toujours par ce méga hit de son album Diana (1980), chef-d'œuvre écrit et produit par Nile Rodgers et Bernard Edwards de Chic. Bien sûr, elle ne court plus sur scène, mais quelle énergie !
Le public n'a pas le temps de reprendre ses esprits. La star enchaîne avec quatre classiques des Supremes ! Baby Love, You Can't Hurry Love, Come See About Me et un irrésistible Stop ! In the Name of Love. On mesure l'héritage musical de ce qui a été le groupe féminin ayant vendu le plus de disques au monde.
Diana Ross, 81 printemps tout de même, est toujours aussi flamboyante et glamour. Sourire permanent et autodérision, elle assure le show. Sa voix n'a plus la puissance d'antan, mais elle reste encore miraculeusement préservée. L'artiste est également bien entourée, avec pas moins d'une dizaine de musiciens (tous brillants), notamment une section de cuivres, et quatre choristes. L'ensemble dégage une puissance impressionnante, surtout lors des refrains.
Après un émouvant Touch Me in the Morning, Diana Ross ralentit le tempo sur I'm Still Waiting et invite les 15.000 spectateurs à chanter avec elle. Moment de tendresse. Vient ensuite l'imparable Chain Reaction, composé et écrit par les Bee Gees. Avec son piano et ses chœurs entêtants, le morceau de 1985 rappelle le style des Supremes.
Diana Ross a décidé de gâter ses fans avec un tour de chant aux airs de best of, piochant dans sa vaste discographie (25 albums studio). La star propose également plusieurs reprises durant la soirée. Elle interprète ainsi Don’t Explain de Billie Holiday, extrait de la bande originale de Lady Sings the Blues, le biopic consacré à la chanteuse.
Plus inattendu pour une grande partie du public, l'icône reprend He Lives in You ("Il vit en toi") de Lebo M, un des titres phares du Roi lion. Diana Ross en avait enregistré une version sur son disque Every Day Is a New Day en 1999.
La leçon de séduction se poursuit avec Love Hangover. Le tube érotico-disco de 1976 où la chanteuse vante les mérites de la gueule de bois, pas celle d'une soirée beaucoup trop arrosée, mais celle d'après l'amour ! Le titre ne dure pas sept minutes comme sur l'album. Diana Ross a choisi d'en proposer une version plus courte, mais non moins sensuelle. Ivre d'amour.
Il est beaucoup question d'amour dans ce spectacle. La quasi totalité des morceaux interprétés abordent ce thème. Les écrans sont peuplés de cœurs et, à chaque pause, la chanteuse "envoie de l'amour" au public.
Sur Ease on Down the Road, classique funky extrait du musical The Wiz, chanté à l'origine avec Michael Jackson, la star fait durer le plaisir. Elle s'éclipse avant de réapparaître dans une robe noire et rose. C'est l'heure de The Boss. Diana Ross est vraiment la patronne.
Peu avant 22 heures, l'un des sommets du show : Endless Love. À l'origine, la ballade était interprétée en duo avec Lionel Richie (il a récemment joué à l'Accor Arena). Cette fois, la diva partage ce moment de tendresse avec les spectateurs. "My love There's only you in my life / The only thing that's right / My first love..." Diana Ross entonne ensuite Amazing Grace, le célèbre hymne religieux anglais... On revient sur terre, ou plutôt sur le dance-floor, avec In Your Heart et l'étourdissant Upside Down : "Upside down, boy you turn me / Inside out, and round and round..." La star laisse ensuite la scène à sa fille Rhonda le temps de trois chansons.
Tout de blanc vêtue (sa robe du Met Gala ?), l'icône américaine revient pour une dernière demi-heure grandiose : If the World Just Danced, un magique Theme From Mahogany (Do You Know Where You're Going To), un électrisant Ain't No Mountain High Enough et une nouvelle reprise disco, cette fois de Gloria Gaynor : le fameux I Will Survive ! "Je veux voir vos sourires", lance la star en esquissant quelques pas de danse. Le concert se conclut avec The Best Years of My Life et Thank You. Final chargé d'émotion, standing ovation. Amour infini pour une véritable légende.
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