"Anne Sylvestre est un exemple pour moi", confie Henri Dès sur RTL

C'est une grande dame de la chanson qui nous quitte. Derrière l'interprète pour enfants, il y avait aussi des chansons plus engagées. Au début des années 60, Anne Sylvestre est l'une des premières femmes à écrire et composer ses morceaux. Originaire de Lyon, elle tente sa chance - dès l'âge de 23 ans - dans les cabarets parisiens.

Mon mari est parti ou la Guerre d'Algérie chantée du point de vue d'une femme. Premier succès radiophonique. La "Brassens en jupons" dira la presse. L'image l'horripilait, car Anne Sylvestre, les cheveux rouges ardent, avait du tempérament. Un caractère qu'elle distille dans ses Fabulettes, des collections de chansons pour bambins dont le premier 45 Tours sort en 1962. Anne Sylvestre enregistrera 263 chansons pour enfants, le terreau de sa popularité. "C'est un exemple pour moi (...) C'était très fort, elle transposait son talent d'auteur pour adultes en direction du jeune public (...) C'était une femme volontaire qui aurait voulu que le monde soit peut-être un peu plus différent", explique Henri Dès.

Parallèlement à cette carrière, Anne Sylvestre enchaine les albums pour adultes. Sa plume y est plus tranchante, le langage soutenu, l'humour jamais loin, son regard clairvoyant. Elle chante le viol dans Douce maison en 1978, la misère et les sans-abris en 1986 dans Pas difficile, l'homosexualité dans Xavier, mais aussi l'environnement.