Quatre ans après son prix d'interprétation, Vincent Lindon revient à Cannes avec le film En Guerre. Il n'est jamais tranquille, ça se lit sur son visage, et pourtant, quand sa mère lui a proposé de voir un acupuncteur pour faire disparaître ses tics, il a refusé. "J'ai eu peur de ne plus être moi", dit-il. Lindon, l'authentique a trouvé la parade : quand il joue, tout s'apaise. Il est un autre, jusque dans sa chair. Il est médecin, chômeur, cadre supérieur à cran, maître nageur solidaire... À chaque fois, on dirait qu'il a fait ça toute sa vie.
Plus que le ton, c'est le geste qui est juste. Lindon c'est un acteur physique, il ne fait pas comme si, il fait pour de vrai : six mois de sculpture pour jouer Rodin, une journée à poser des fenêtres pour jouer un maçon. Il apprend vite car tout l'intéresse, et il aime les gens. Les petites gens, les sans voix à qui il prête la sienne, avec l'espoir d'être utile.
Il vient pourtant d'une famille très bourgeoise, une famille juive plutôt intellectuelle. Son grand-père était procureur et maire d'Etretat, son oncle a fondé les Éditions de Minuit, sa mère, chroniqueuse de mode à Marie Claire, s'est remariée au journaliste Pierre Bénichou. Et puis il y a son père, Laurent Lindon. Lui, il dirige une entreprise d'autoradios. Ses 7 employés sont tous des repris de justice, il est considéré comme le manuel de la famille.
Petit complexe d'infériorité, c'est sans doute pour lui, et grâce à lui que Vincent Lindon joue aujourd'hui. C'est de lui sans doute qu'il tient cette morale implacable, et la nostalgie d'une élégance perdue. Les costumes des années 50, le cinéma de Gabin ou de Ventura, la politique d'un Churchill... Le monde d'aujourd'hui l'agace, trop vulgaire, trop superficiel. Il vomit la télé-réalité, fuit les réseaux sociaux... et il déteste la radio filmée.
Vincent Lindon est un homme exigeant, pas toujours facile. Dans le milieu, il a une réputation d'emmerdeur. Il se mêle de tout et a un avis sur tout. C'est surtout un grand angoissé, une machine à questions alimentée par la peur de mal faire. Toujours bancal, comme posé au bord de quelque chose, dit un proche. Envie de satisfaire le réalisateur, de l'épater, comme un gamin veut épater son père.
Comme un gamin, il est vite en pétard mais vite calmé. Comme un gamin, il a l'émerveillement facile et le besoin irrépressible de le partager avec les autres. Capable d'envoyer 80 SMS pour se réjouir d'un nouveau poivrier, celui qui fait Bzzz. Comme un gamin, il est fatigant, mais terriblement attachant.
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