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"Sommes-nous tous racistes ?" : ce que l'on sait sur l'expérience sociale de France 2 diffusée ce 17 juin

Avec son émission, la chaîne espère éveiller les consciences sur le racisme vécu et véhiculé en France. Plusieurs expériences sont menées sur des participants qui ne savent pas qu'ils sont analysés sur leurs comportements.

Aymeric Parthonnaud & AFP

D'où vient le racisme et sommes-nous tous racistes ? France 2 va tenter de répondre à ces questions volontairement provocatrices ce mardi 17 juin à partir de 21h10, afin de "créer du débat" en interrogeant, via différentes expériences, les mécanismes inconscients à l'origine du racisme et des comportements discriminatoires.

Aux manettes de cette émission "Sommes-nous tous racistes ?", les journalistes Marie Drucker et Jamy Gourmaud, figure de la vulgarisation scientifique avec C'est pas sorcier. Ils sont accompagnés de Lucien Jean-Baptiste, réalisateur et comédien engagé, et de Sylvain Delouvée, psychosociologue/maître de conférences à l'université Rennes 2.

Le concept est assez simple et repose sur d'anciennes expériences. Une cinquantaine de participants subissent une batterie de tests, sans savoir qu'ils portent sur le racisme. Exemples : dans une salle d'attente où patientent un homme blanc et un homme noir, à côté duquel s'assoient-ils naturellement ? Amenés à juger, pour un même crime, un accusé blanc et un autre d'origine maghrébine, infligent-ils des peines similaires ? Ont-ils du mal à différencier les visages d'hommes d'origine asiatique ? Prennent-ils au sérieux un conférencier noir ?

Toutes ces expériences ont été "validées, appuyées" et permettent "d'illustrer des résultats qui font consensus dans la littérature scientifique", a souligné Sylvain Delouvée, conseiller scientifique du programme, lors d'une conférence de presse. Dans le premier cas, la majorité des "cobayes" montrés à l'écran choisit le siège à côté de l'homme blanc, même après un changement de position. "Ce n'est pas un comportement raciste en tant que tel", décrypte dans l'émission Sylvain Delouvée, invoquant la recherche de la "similarité", des "gens qui nous ressemblent", et une "question de choix, pas forcément volontaire". Dans le deuxième cas, les participants sont "cinq fois plus nombreux à donner la peine maximale" à la personne d'origine maghrébine, signe cette fois, selon le psychosociologue, du "recours à un fameux biais" dont "l'intégration se fait par la culture, les médias".

Comprendre le cerveau humain

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L'émission n'a "pas pour but d'analyser le racisme au point de vue sociétal, mais bien de comprendre ce qui se joue dans le cerveau, les préjugés, les stéréotypes", a insisté devant la presse le directeur des magazines de France Télévisions, Florent Dumont, espérant qu'elle aurait une "résonance" dans la société. 
                   
"Cela pose à chacun d'entre nous, de manière très individuelle, des questions assez fondamentales sur ces préjugés, ces stéréotypes, dont on n'a sans doute pas pris conscience", a-t-il fait valoir. "L'idée, ce n'est pas dire que le racisme, ce n'est pas bien. Je pense, j'espère qu'on est tous d'accord sur cette question", a abondé Lucien Jean-Baptiste. "En revanche, ce qui m'a plu, c'est d'y réfléchir, d'y réfléchir ensemble, de se poser des questions. D'où ça vient ? C'est quoi ce délire qu'on a quand l'autre est différent ?" 

Marie Drucker a également vanté un programme "utile" et "nécessaire". Les participants, "à majorité blanche" à l'image de la société française, qui pensaient tourner une émission intitulée "Les mystères de notre cerveau", ont "tous accepté" de figurer dans le programme après la révélation de son objet et de son vrai titre, selon le producteur Arnaud Poivre d'Arvor (Phare ouest).  "Non seulement il n'y en a pas un qui a dit 'vous m'avez piégé', au contraire, ils étaient encore plus fiers", a assuré Marie Drucker.

"On n'est pas dans la stigmatisation des uns ou des autres. On n'est pas dans la culpabilisation. Alors, on ne veut pas non plus déculpabiliser les gens. Mais l'idée, c'est une prise de conscience sur ces phénomènes" avec "une approche scientifique" et pas "politique" ou "idéologique", a fait valoir Arnaud Poivre d'Arvor. Il a imaginé le concept il y a quatre ans, inspiré notamment par une autre émission diffusée en 2010 sur France 2, "le jeu de la mort", adapté de l'expérience de psychologie sociale de Milgram menée en 1963 pour sonder les mécanismes de la soumission aux nazis. Des candidats de bonne foi y obéissaient aux consignes jusqu'à se muer en tortionnaires à l'égard de l'un d'entre eux. L'émission avait fait grand bruit. 

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