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Pourquoi Elizabeth II a-t-elle traité ses enfants si différemment ?
La reine avait-elle un enfant préféré ? Pourquoi Charles était traité si différemment ? Quelle était la place du prince Philip dans la famille ? RTL répond à toutes ces questions.
La famille royale britannique est-elle une famille normale ? C'est assez difficile lorsque l'on est constamment dans l'œil des médias et que la matriarche Elizabeth II, la femme la plus célèbre au monde, est la cheffe d'orchestre de cette petite tribu. "C'est une question difficile parce qu'il n'est pas toujours très simple d'être reine, mère de famille, grand-mère et arrière-grand-mère. Comment mener de front vie publique et vie privée ? Comment, avec le prince Philip et ses quatre enfants, ont-ils formé une famille ? Quelle place finalement pour le père, le prince consort ?
On remarque tout d'abord une différence nette entre la vie avant la couronne et celle d'une reine. À la naissance de ses deux premiers enfants, Charles et Anne, Elizabeth, n'était pas encore reine. Elizabeth et son époux étaient de jeunes mariés, fait remarquer Antoine Michelland, chef du service royauté au magazine Point de Vue. La reine était très très amoureuse et suivait alors son mari dans beaucoup de ses déplacements. Il était officier de marine. C'était lui le chef de famille et elle le suivait, notamment à Malte".
Plus qu'une mère, une reine
Toute la dynamique familiale a changé lorsqu'elle est devenue reine. C'est un gigantesque tourbillon et c'est pour cela, peut-être, qu'elle a attendu dix ans pour avoir son troisième et quatrième enfants. "Absolument. Elle est très dévouée à ce métier-là, vraiment le sens du devoir chevillé au corps. Et elle consacre énormément de son temps et son énergie à être la reine", explique le journaliste. Elle a quatre enfants et on peut dire qu'il y a des différences d'éducation ou de relations entre les deux premiers-nés et les deux autres, nés après le couronnement.
"Déjà, ce n'est pas la même époque, rappelle Antoine Michelland, parce que les deux premiers naissent en 1948 et 1950. On est encore à une époque où les enfants sont confiés aux "nannies". Les parents les voient une fois par jour quand tout va bien et une fois tous les six mois quand on fait une tournée du Commonwealth. Après, on a Andrew et Edward qui arrivent en 1960 et 1964. Le regard sur l'enfant n'est pas le même. La société a évolué. La Reine, en plus, a effectivement pu installer son règne, sa personnalité et elle va même se permettre de prendre un congé maternité - totalement dingue pour elle - pour pouponner, pour faire quelque chose qui est presque nouveau pour elle finalement.
Parmi ces quatre enfants, elle a un préféré. Je crois qu'on peut le dire officiellement : Andrew. Charles, c'était un futur roi. Le devoir et l'affection se mêlent et ça complique un peu la chose, psychologiquement parlant. Alors, que pour Andrew c'était le premier fils sans enjeu. Finalement, c'était juste un enfant. Ça veut dire : beaucoup moins de sévérité que les deux premiers. Ça, c'est sûr."
Quel était le rôle de Philip dans ce clan ?
Le père, le prince Philip, avait une très forte personnalité. Il mettait son honneur à servir, et attendait de son fils aîné qui sera un jour roi, la même implication, le même dévouement, le même courage. Il y avait certainement une rivalité inconsciente entre les deux hommes au fur et mesure que Charles grandissait. Mais Charles avait une admiration éperdue pour son père et son père voulait vraiment l'élever à la dure. Comme lui-même a été élevé très durement. Il pensait que c'est une bonne façon d'être avec lui alors qu'ils sont, en réalité, deux très grands sensibles.
Le prince Philip était à la fois très traditionnel et innovant. "Il était par exemple le premier à se soucier de la conservation animale. Avec la WWF, il a été le premier à se soucier d'écologie, de développement durable, alors que le mot n'existait pas encore. Et tout ça, Charles va le reprendre à son compte, explique le journaliste. Ils étaient aussi artistes. Le prince Charles va peindre et devenir un bon aquarelliste. Philip était aussi spirituel et on retrouve cet aspect chez Charles avec son idée, par exemple, de ne pas être "défenseur de la foi" quand il deviendra roi mais "défenseur des fois."
