Lorsqu'elle a fêté ses 40 ans, la reine Elizabeth II avait déjà des années de règne derrière elle. Elle venait de traverser la crise de l'abdication, la Seconde guerre mondiale, elle était la mère de 4 enfants, le travailliste Harold Wilson était le locataire du 10 Downing Street, l'assassinat de J.F. Kennedy avait bouleversé le monde et Neil Armstrong n'avait pas encore posé le pied sur la Lune. Ce mardi 21 juin 2022, c'est son petit-fils le prince William, le fils aîné du prince Charles et futur roi d'Angleterre lui souffle sa quarantième bougie.
Lui aussi est père, avec son épouse Kate Middleton, ils ont trois enfants. Lui aussi a traversé des épreuves dont le Brexit, la crise du Covid, la guerre en Ukraine et la crise climatique qui commence à se faire sentir très concrètement. Mais il n'est pas roi. Comme son père, il va passer la grande partie de sa vie à attendre (ou craindre) la mort du souverain en place avant d'assumer les fonctions pour lesquelles il a été formé toute sa vie.
Celui qui est duc de Cambridge jouit aujourd'hui d'une grande popularité au Royaume-Uni et dans le monde. Le couple qu'il forme avec son épouse Kate, qui, elle aussi, a fêté ses 40 ans, est probablement sa meilleure arme de séduction. "[Cet anniversaire] est une étape très importante pour lui parce qu'avec son père, le prince Charles, il accroît son soutien à la reine et il continue à se forger une identité comme futur roi", explique le commentateur royal Richard Fitzwilliams.
Au fil des ans, William a conquis le cœur des Britanniques dont beaucoup souhaitent même le voir succéder directement à sa grand-mère, Elizabeth II, à la place de Charles, moins apprécié. Selon l'institut YouGov, c'est le plus populaire des "royals" derrière la reine, avec 66% d'opinions favorables. Depuis que la souveraine de 96 ans limite ses activités en raison d'une santé fragile, William joue les remplaçants mais ne fait pas d'ombre à son père. Respect oblige. Quand Elizabeth II a manqué le discours du trône pour l'ouverture du Parlement en mai, c'est William qui a accompagné le prince héritier Charles qui remplaçait la monarque. Une éducation à la chose royale par le mimétisme et une infusion longue et lente. Voilà la méthode chez les Windsor.
Dès aujourd'hui, William pèse aussi sur des décisions importantes. Il est, après tout, celui qui va hériter de la couronne et il a son mot à dire sur l'image qu'il souhaite donner à l'institution. Selon la presse britannique, il s'est par exemple opposé à la participation du prince Andrew, son oncle éclaboussé par l'affaire Epstein, à la traditionnelle cérémonie de l'ordre de la Jarretière en juin.
Totalement investi dans son rôle depuis qu'il a renoncé à son poste de pilote d'hélicoptère-ambulancier en 2017, William prévoit, selon la presse, de quitter le palais londonien de Kensington pour s'installer en famille dans un cottage de quatre chambres sur le domaine du château de Windsor où réside désormais Elizabeth II. C'est une transition significative, qui lui permet de se rapprocher de la reine et renforcera le petit noyau dur de la famille royale autour d'elle.
S'il se plie sans ménagement à ses obligations, William s'emploie aussi à offrir une vie relativement normale à ses trois enfants âgés de 4 à 8 ans, lui qui a connu une enfance marquée par le divorce de ses parents puis par le décès de sa mère Diana dans un accident de voiture en 1997, quand il avait 15 ans.
Il s'affiche comme un homme moderne, aidant par exemple les deux plus grands à faire leurs devoirs durant le confinement. Ce grand blond au crâne partiellement dégarni veut aussi se montrer terre à terre, à l'image de Diana. En juin, il a été vu à Londres en train de vendre The Big Issue, le magazine britannique des sans-abri, une cause qui lui est chère, comme celle de l'environnement ou de la santé mentale.
Il a été "formaté" par une reine "traditionnelle", lors de déjeuners dominicaux avec elle à Windsor, lorsqu'il étudiait à l'élitiste collège d'Eton, relève Marc Roche, auteur de plusieurs livres sur la monarchie. Mais "dans les atouts de William, il y a, vu sa génération, peut-être l'influence de sa mère, une grande sensibilité à la diversité et à l'écologie". En ce sens, il est l'héritier très direct de son père, Charles, qui est l'un des premiers grands apôtres de la protection de l'environnement sur la scène mondiale.
Discret sur ses états d'âme, le prince avait pris la défense de la famille royale après une interview choc de son frère Harry et sa femme Meghan à la télévision américaine, assurant qu'elle n'est pas "raciste" comme elle en avait été accusée. Il reconnaît toutefois la nécessité de moderniser cette institution millénaire pour lui permettre de perdurer après Elizabeth II, alors que l'idée d'une république gagne du terrain chez les jeunes. Une prise de conscience d'autant plus prégnante, après une tournée en mars avec Kate dans les Caraïbes, où la monarchie avait été critiquée pour ses relents colonialistes.
"Une des choses dont William se soucie particulièrement, c'est l'image de la monarchie et la manière dont elle peut aller de l'avant", il veut en faire une institution "pertinente" et "contemporaine", selon Richard Fitzwilliams.
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