Catherine Destivelle incarne la détermination. Figure emblématique de l'alpinisme, elle a conquis les plus hauts sommets du monde, écrit des pages entières de l'histoire de l'escalade et brisé des barrières dans un univers encore largement masculin. Pourtant, pour elle, peu importe le genre, l'essentiel est de bien faire ce que l'on entreprend, car dans sa discipline, l'erreur peut être fatale. Aujourd'hui, elle se consacre à l'édition avec Les Éditions du Mont-Blanc.
Son amour pour l'escalade est né dans les rochers de la forêt de Fontainebleau. À seulement 13 ans, elle s'est lancée dans une aventure audacieuse : le tour de l'Oisans, un massif alpin, en solitaire. Ses parents l'ont déposée au village de la Grave, promettant de revenir la chercher dix jours plus tard. Sans téléphone, avec pour seul compagnon son sac à dos, elle s'est lancée dans cette expédition. "C'est incroyable, j'ai eu beaucoup de chance", se souvient-elle au micro de Tenaces, un podcast RTL.
Sa compétitivité et son goût pour l'exploration l'ont menée jusqu'en Antarctique, où elle et son partenaire Érik Decamp ont entrepris de gravir des parois encore inexplorées. Après avoir presque atteint le sommet d'une montagne, Catherine a chuté de 20 mètres, se retrouvant avec une fracture ouverte à la jambe. Isolés et sans possibilité immédiate de secours, ils ont dû improviser pour redescendre. La descente a duré 16 heures, durant lesquelles Catherine a lutté contre la douleur et le froid intense.
"À chaque fois, j'ai eu l'impression que je tombais dans les pommes, et puis là, il (Erik) me gavait de bonbons. J'ai eu peur de me geler l'autre pied, parce que j'étais toujours en appui sur un pied, et le pied commençait à geler. Je commençais à ne plus sentir mes orteils, je me suis dit, ça c'est pas bien, il ne faut pas en plus me geler les pieds. Il faisait entre -30°C et -35°C", se remémore l'alpiniste.
C'est intéressant comme expérience de pousser un petit peu loin le curseur
Catherine Destivelle
Une tempête a retardé l'arrivée des secours pendant trois jours. Finalement, un avion a pu les évacuer vers la base où un vétérinaire a pu stabiliser sa jambe avant qu'elle ne soit opérée.
Pour Catherine, être alpiniste professionnel, c'est aussi une question de performance et d'orgueil. "On fait ça pour soi, mais aussi parce que c'est beau, parce qu'on a l'impression de vivre. C'est intéressant comme expérience de pousser un petit peu loin le curseur, mais sans trop le pousser. D'ailleurs, si je n'avais pas de marge, je ne serais pas là aujourd'hui."
Et d'ajouter : "Souvent, quand les femmes débutent l'escalade, elles sont meilleures que les garçons. Parce qu'elles posent mieux leurs pieds, elles équilibrent mieux. Un garçon va tout de suite vouloir tirer tout de suite parce qu'il a plus de force. Mais en fait c'est une erreur. Et souvent quand il y a des danseuses par exemple qui débutent l'escalade ou des gymnastes, elles sont très très fortes. Parce que tout de suite elles se placent bien.
>> Tenaces est un podcast consacré à des femmes qui se sont battues, qui ont osé... C'était impossible, alors elles l'ont fait ! Dans chaque épisode, Anaïs Bouton vous présente une personnalité dont le parcours est puissant, inspirant, original. "Tenaces" ou l'art de ne jamais rien lâcher.
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