Tanguy Pastureau : la chronique de Charlie Pastureau

Jusqu’à présent, seul Charly Oleg s’appelait Charly. Mais depuis mercredi, tous on est Charlie. Seul Zlatan est Zlatan, parce qu’il trouve ça mieux. C’est l’union nationale, symbiose qui n’existe qu’à l’occasion d’un drame ou d’une victoire en coupe du monde de foot, chose qui se produit tous les 115 ans.

Hier en France, il y avait plus de 200 000 Charlie dans la rue, ce qui constitue un rêve humide pour Charlie Lepaon, le cégétiste qui a permis à Bricorama d’entrer à la bourse de New York et qui a démissionné pile pendant les attaques, ce qui fait que personne n’en a parlé.

Et cet après-midi, il y a la marche à Paris. On attend un million de gens, soit un million de plus que de fans de Franck Michael non ménopausées.

Il aura fallu tous ces morts pour nous réunir. Tout le monde sera là, Charlie Hollande, le petit père à qui les événements ont donné une stature présidentielle, on a transformé Prosper l’ours du pain d’épice en Churchill. Charlie Merkel, Charlie Cameron, le Charlie à tête de poupée Corolle, seront là. Charlie Renzi aussi, ainsi que Charlie Tusk, le président du conseil européen, qui en vrai se prénomme Donald. L’Europe est dirigée par un Donald, et nous en France, par des Mickey. Mais l'heure n'est pas à la moquerie : nous sommes tous Charlie.