Pourquoi un artisan qui fabrique du pain s'appelle-t-il un boulanger ?

Ils ont fait entendre leur voix ces derniers jours. Interdits d'ouvrir le 1er mai, des boulangers ont réclamé, en vain, l'autorisation de faire travailler leurs salariés en ce jour férié. Un métier symbolique dont le nom est apparu seulement au XIIe siècle 

C’est à Rome que le métier s’est vraiment développé. Les élites faisaient venir des panetiers de Grèce pour leur faire du pain à domicile, ce qui a donné le mot italien "panettone". Cette demande va conduire à la création à Rome d’un collège de meunerie-boulangerie.

En France, le métier de boulanger apparaît au Moyen-Âge, principalement dans les grandes villes. À l'époque, deux personnes étaient nécessaires pour faire le pain : un fournier, pour le faire cuire dans le four et une autre personne, le gindre, lui chargé de son pétrissage. 

Le pesteur devient le boulanger

Avec l’apparition des premières machines à pétrir, plus besoin d'être deux. Une seule personne, qu’on appelle le pesteur, est suffisante pour faire le pain. 

Le terme est finalement remplacé par le mot "boulanger" grâce à l’influence du Nord de la France où la personne qui fabrique le pain est appelée le "boulenc", "celui qui fabrique des pains ronds" en picard. 

Avec le temps, boulenc va dériver en bolengier puis en boulanger. Aujourd'hui, il s'agit d'un métier essentiellement masculin... 6% seulement sont des femmes. En revanche, elles sont 91% au comptoir pour vendre le pain. À l'image de la célèbre "Femme du Boulanger" de Pagnol.