Le "Spiderman" français escalade une tour de la Défense pour défendre le patrimoine

37 étages sans sécurité. Le "Spiderman" français Alain Robert, 56 ans, spécialiste de l'escalade à mains nues, s'est hissé ce lundi 25 mars au sommet de la tour Engie, à la Défense. Son ascension a duré 45 minutes. Il a été interpellé au sommet, à 185 mètres de haut, vers 11h45, et placé en garde-à-vue pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "manquement délibéré à la prudence".

"Cette nouvelle escalade clandestine est un coup de cœur et un coup de gueule pour sauver Notre-Dame-de-Paris : c'est le patrimoine français qui est en train de s'effondrer", a expliqué Alain Robert. "Cent cinquante millions d'euros sont nécessaires pour restaurer la cathédrale."

Ce montant a été confirmé par la Société des Amis de Notre-Dame-de-Paris, en quête de mécènes en France et à l'étranger. "Alain Robert ne nous a pas contactés", précise André Finot, chargé de la communication de la cathédrale et de l'association. "Nous ne lui avons rien demandé mais ce coup de projecteur peut nous aider. Nous n'encourageons évidemment pas ce genre d'exploit."

Sans autorisation ni sécurité

Comme il en a l'habitude depuis 1994, Alain Robert a réalité son exploit seul, sans autorisation et sans aucun système de sécurité. Il avait convoqué à proximité quelques médias, sans annoncer la tour choisie.

"Les gens doivent se rendre compte que le patrimoine français n'est pas une priorité. C'est la dernière roue du carrosse !", a-t-il martelé avant son ascension. "Mon coup de gueule aujourd'hui, ce n'est sans doute pas grand chose par rapport aux gilets jaunes, mais quand j'ai envie de faire des trucs, je les fais !"

Le "Spiderman français" avait été arrêté fin janvier après avoir escaladé l'une des plus hautes tours des Philippines, la GT Tower (47 étages). En juin, il s'était attaqué à la cinquième plus haute tour du monde à Séoul, mais avait été obligé de renoncer face à l'intervention des agents de sécurité.