Assassinat de Jules César : complot, trahison, Brutus... Que s'est-il vraiment passé ?

À Rome, en 44 avant J-C, Jules César, fort de leadership, des ses nombreuses conquêtes militaires et de son habilité à naviguer sur la scène politique, est nommé dictateur à vie. Pourtant, ce choix va marquer un tournant décisif dans l'histoire de la ville éternelle. Inquiets, les sénateurs commencent à murmurer dans l’ombre, redoutant qu'un seul homme ne concentre alors tous les pouvoirs entre ses mains. 

Parmi les plus farouches opposants de Jules César, un homme se distingue : Cassius. Frustré d'avoir été écarté des préparatifs d’une campagne militaire contre les Parthes, ce dernier se sent trahi par l'Imperator. Animé par un désir de vengeance, il élabore alors un plan pour l'assassiner. Il rallie à sa cause d'autres sénateurs mécontents, qui voient d'un mauvais œil la nomination du dictateur. Cassius parvient notamment à convaincre Brutus, un proche de César, de se joindre à la conspiration. Car Brutus, lui aussi, craint qu'avec l'accumulation de pouvoir, César devienne un véritable tyran.

Dans la plus grande discrétion, les conspirateurs se réunissent et décident d'une date précise : le 15 mars est choisi, jour des Ides de Mars, consacré au dieu Mars. Un choix réfléchi, car ce jour coïncide également avec une réunion du Sénat. Une occasion idéale pour éliminer César.

Les rouages de la conspiration

Le Sénat se prépare donc à devenir le théâtre d'une sanglante vengeance. Pourtant, ce plan a failli échouer. La veille de son assassinat, Jules César, au sommet de sa gloire, croise la route d’un mystérieux devin, Spurinna. Ce dernier l’avertit : "Garde-toi des Ides de Mars". Mais pour César, le danger semble loin, une simple superstition. Sa femme, Calpurnia, partage également cette inquiétude et lui conseille de rester chez eux ce jour-là. Sans réussir, là-aussi, à le convaincre...

Dans les coulisses du pouvoir, ses adversaires aiguisent déjà leurs armes, prêts à frapper au moment opportun... Et parmi ceux en qui César avait le plus confiance se cache un autre traître : Décimus, son conseiller. C'est lui, qui va influencer César et le convaincre une bonne fois pour toute de se rendre au Sénat le 15 mars. Il appuie sur son sens du devoir, lui faisant comprendre que rester chez lui serait perçu comme une faiblesse. Il souligne que les sénateurs l’attendent et qu'une absence de sa part pourrait être interprétée comme un affront. 

Ainsi, le matin du 15 mars, César se rend au Sénat sans protection, aveuglé par la confiance qu'il place en son conseiller. Sur place, les conspirateurs l’accueillent avec une cordialité habituelle, masquant habilement leurs intentions meurtrières. Tillius Cimber, l'un des sénateurs impliqués dans le complot, s'avance vers lui, feignant de lui présenter une requête officielle concernant son frère exilé. C'est alors qu'il saisit la toge de César pour le supplier. Ce que César ignore, c'est que ce geste n'est qu'un subterfuge. 

Une soixantaine de personnes impliquées

À cet instant, les autres conjurés, armés de poignards, se jettent sur lui. Bien qu'il tente de se défendre en brandissant un poinçon pour repousser ses agresseurs, César est rapidement accablé par la violence de l'assaut. Au total, une soixantaine de personnes sont impliquées dans le complot contre Jules César. Et le coup le plus dévastateur vient de Brutus, le fils spirituel de César. Selon la légende, lorsque César le voit lever son arme contre lui, il s’exclame : "Toi aussi, mon fils". César reçoit 23 coups de couteau et s'effondre aux pieds de la statue de Pompée, un symbole lourd de sens puisqu'il fut son ancien rival. Quant aux conjurés, ils prennent la fuite, abandonnant le corps de César, sans vie, au sol. 

Lorsque le coup fatal est porté, ce n’est pas seulement un homme qui tombe, mais aussi l’espoir d’une Rome unifiée. Au lieu de restaurer la République, l’assassinat de César plonge la ville dans une nouvelle guerre civile. Marc Antoine et Octave, les héritiers politiques de César, jurent de le venger, en entraînant la chute des conjurés. Leur promesse de vengeance scelle le sort de Cassius et Brutus, qui, après leur défaite aux batailles de Philippes en 42 avant J-C, se suicident.

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