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Eugène Weidmann lors de son procès le 1er mars 1939, à Paris
Crédit : STF / AFP
En 1937, Eugène Weidmann n'a que 29 ans quand il commet sa série de crimes. Élégant, flegmatique, yeux brun profond, une généreuse crinière noire... Weidmann a prouvé que le mal pouvait s'habiller en honnête homme. Et pourtant, honnête, il ne l'est pas.
Eugène Weidmann naît en 1908 à Francfort, en Allemagne. Il a grandi dans une famille de la petite bourgeoisie allemande. Son père a été appelé sous les drapeaux durant la Première Guerre mondiale. À l'école, il était un élève sans histoire, discret qui travaillait. À noter cependant que les parents d'Eugène Weidmann sont tous les deux membres du parti national-socialiste des travailleurs allemands, le parti nazi fondé par Adolf Hitler.
Eugène Weidmann a débarqué à Paris, en mai 1937. Sous une fausse identité, il a loué un pied-à-terre à la Celle-Saint-Cloud. Avec des complices, il souhaitait kidnapper des riches touristes, les séquestrer dans la villa et les obliger à vider leur compte en banque. Mais cela s'est transformé en une improvisation macabre. La première victime était une danseuse américaine. Elle se nommait Jean de Koven.
La jeune femme est tombée sous son charme et a accepté de le suivre dans sa villa. Une fois sur place, Eugène Weidmann l'a tuée alors qu'elle se reposait dans le canapé. Il l'a étranglé et l'a enterrée sous le perron de la villa. Butin de ce premier meurtre : 500 dollars de l'époque, ce qui représenterait aujourd'hui environ 10.000 dollars. C'est le meurtre qui lui a le plus rapporté.
Ensuite, Joseph Couffy. C'était un chauffeur qui louait ses services à la journée. Weidmann l'a rencontré place de l'Opéra. Il a fini par le tuer d'une balle dans la tête. Cette fois, il a gagné 1.400 francs de l'époque, soit l'équivalent de 900 de nos euros d'aujourd'hui.
Un mois plus tard, Weidmann et son acolyte ont recruté une femme de chambre en passant par les petites annonces. Elle se nomme Jeannine Keller. Ils l'ont tuée d'une balle dans la tête, dans la forêt de Fontainebleau. Deux semaines plus tard, ils ont abordé un impresario, Roger Leblond et là aussi, il a été retrouvé tué d'une balle dans la tête et abandonné dans une rue déserte de Neuilly.
Fritz Frommer, que Weidmann avait rencontré en prison. Il a proposé d'aider la bande de tueurs à entrer en contact avec une prochaine victime, un agent immobilier du nom de Raymond Lesobre. Mais Weidmann n'a pas confiance, Fritz Frommer connaissait leurs activités. Alors, Weidmann a tué Frommer, puis le même sort a été réservé Raymond Lesobre.
Au moment de son arrestation, Weidmann a tiré plusieurs fois et blessé deux policiers, avant d'être blessé à son tour d'un coup de marteau à la tête donné par un policier qui était désarmé. Finalement, toute la bande est arrêtée et Weidmann a rapidement avoué les six meurtres. Eugène Weidmann a été guillotiné le 17 juin 1939.
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