De l'UMP au porno, un ex-conseiller viré change de vie

Il avait tout du profil idéal. Sciences-Po, un parcours solide qui l'a vu être, en l'espace de dix ans, assistant parlementaire, puis directeur de cabinet en mairie, et enfin conseiller technique au ministère de l’intérieur du secrétaire d’État UMP Alain Marleix, en 2008. Il se voyait même candidat aux législatives 2012. Mais Guillaume F., alias Rick Angel, est aujourd'hui acteur et producteur porno.

Sa carrière politique, prometteuse, a basculé un vendredi au cœur du mois de juin 2008. Cet après-midi-là, il reçoit le coup de fil qui va changer le cours de sa carrière. "C’était le chef de cabinet, qui m’annonce qu’ils avaient découvert mes films pornos et que cela posait un problème à Michèle Alliot-Marie, ma ministre de tutelle. J’ai tout de suite su que mon sort était scellé", explique-t-il à Street Press, assurant avoir été dénoncé par un rival jaloux. En cause : la petite dizaine de scènes pornos que son alter-ego Rick Angel a tournées lors de l’année 2006, deux ans avant sa nomination au ministère. 

Une habitude que le technocrate a prise à ses 18 ans "dans les boîtes à partouzes de la région grenobloise". "Très tôt, j’ai rapidement ressenti le besoin de faire l’amour 4 à 5 fois par jour et avec des partenaires différentes. Je me suis trouvé dans l’échangisme", assure-t-il. En 2006, le couple qu'il forme franchit le pas en jouant dans "Car Sex", une production dans laquelle des couples amateurs forniquent dans des limousines. "Avec ma compagne on a énormément hésité. Le but n’était pas du tout la starification ou d’en vivre. C’était un fantasme de couple libertin."

"Les hypocrites et les fils à papa" de la politique

Aujourd'hui, Rick Angel, 40 ans, est un acteur porno établi qui a connu plus de 2.000 partenaires féminines. Mais son plan de carrière était bien différent. "J’ai fait Sciences-Po, je travaillais 60 heures par semaine pour gravir les échelons, j’étais carriériste… Et tout ce parcours-là que je construisais depuis dix ans a été anéanti en un après-midi", confie ce Rastignac en herbe. "J’ai nettoyé mon bureau et je suis parti dans l’anonymat le plus complet."

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"On ne peut pas virer une personne pour quelque chose concernant sa vie privée. Et en plus, je ne pratiquais pas pendant ma fonction !", s'insurge Rick Angel. Et de pester contre "'les hypocrites et les fils à papa' du milieu de la politique qui ont 'détruit' sa carrière". Limogé en toute discrétion, Guillaume F. renonce à porter plainte et tombe en dépression. Un an plus tard, il se dit que "perdu pour perdu, [il va se] lancer à fond dans le X". Aujourd'hui, "il fait partie de la petite caste de ceux qui comptent dans l’industrie du porno", précise Street Press. Redevenu Rick Angel, de jour comme de nuit, l'acteur dit aimer sa nouvelle vie. Seul bémol : "C’est extrêmement mal payé."