C'est un laboratoire aux accès sécurisés, situé dans un petit hangar dans la périphérie d'Arras. C'est là que sont ramenés les dépouilles de soldats retrouvés dans la terre des anciens champs de bataille de la Premier Guerre mondiale. C'est là aussi que la Commonwealth War Graves Commission, l'organisme international chargé de l'identification des militaires de l'ex-Empire britannique, mène ses recherches.
Ces derniers mois, Loreleï Margely-Lardeyret, l'une des anthropologues, a participé à une fouille près de Lens sur le chantier d'un nouvel hôpital. "À ce moment-là, on a deux individus allongés sur leur dos, retrouvés dans un cratère d'obus, explique-t-elle à RTL. Avec tout leur matériel militaire, ils portent encore leurs bottes, on va avoir les casques. Chaque élément va être une valeur de preuve pour l'identification."
Avec soin, les ossements, les objets retrouvés sont nettoyés, photographiés, listés, afin de dégager d'éventuels indices. "On a retrouvé l'estampillage de la date de fabrication de la chaussure, des éléments personnels sur les montres à gousset, sur des bagues, sur même des éléments religieux, énumère la scientifique. Et après, on va avoir des éléments type brêlage, boucle de ceinture, mais aussi les bâches d'épaulettes ou les bâches de casquettes qui vont nous donner une affiliation régimentaire."
Il s'agit là de deux soldats écossais. Les informations sont transmises aux autorités du pays, qui épluchent alors la liste de ces disparus. Si un soldat parvient à être identifié, celui-ci sera inhumé lors d'une cérémonie dans le cimetière militaire le plus proche à laquelle sont invités les descendants.
Mais dans ces cimetières militaires, beaucoup de tombes restent inconnues, avant parfois d'être identifiées.
Au bord d'une route, 508 stèles de marbre blanc sont alignés sur une pelouse finement taillée. RTL s'est rendu dans le cimetière britannique de Bois-Carré sur la commune de Thélus dans le Pas-de-Calais.
Ce matin du 30 octobre 2024, des soldats canadiens, au garde-à-vous, font le salut militaire. Les mains levées vers le ciel, un prêtre en uniforme, récite une prière. "Seigneur, nous sommes réunis aujourd'hui, pour renommer cette pierre tombale, symbole de la gratitude et du respect de notre nation pour le sergent Arthur Davidons Melvin"/
Ce soldat canadien a été tué le 9 avril 1917 à l'âge de 29 ans. Il appartenait au 31ème bataillon d'infanterie du corps expéditionnaire. Mais jusque-là, personne ne savait qu'il était enterré ici.
"Grâce à de nouvelles recherches, nous avons analysé les dossiers des soldats qui ont participé à cette bataille et qui ont évacués à l’hôpital. Il n’y avait qu’un seul sergent touché par l'ennemi, qui est mort de ses blessures et qui a été enterré ici. C’était le sergent Melvin", explique le lieutenant-colonel Thomas Bradley. Pour nous militaires, nous avons un lien sacré avec le Canada. Si vous êtes tués, la nation fera tout ce qui est en son pouvoir pour vous identifier, même 100 ans après".
Le nom du militaire a été gravé sur la pierre tombale, avec son numéro de matricule. Des fleurs déposées.
"C'est un soldat parmi tous les valeureux soldats canadiens qui ont fait des milliers de kilomètres pour venir mourir ici et nous libérer", explique, très ému Bernard Milleville, le maire de Thélus.
Une minute de silence est respectée, avant que la délégation ne reparte. Au loin, dans ces champs, plus de 100 000 soldats du Commonwealth, alors, engagés alors sur le front, sont toujours portés disparus.
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