VIDÉOS - "Unravel", l'histoire d'une pelote de laine pleine de nostalgie

"Nous avons décidé de laisser parler notre cœur". Avant même la première apparition du menu de ce jeu sorti le 9 février 2016 sur PC, PS4 et Xbox One, les créateurs d'Unravel donnent le ton : tout est une question d'émotion dans cette expérience singulière qui vise à transporter le joueur dans les souvenirs lointains d'une famille décomposée. Ce voyage nostalgique, il est à mener avec Yarny. le protagoniste de cette aventure qui n'est autre qu'un petit bonhomme fait d'un fil de laine rouge. Oui, de la laine. Une originalité qui a de quoi intriguer, ou faire sourire, mais qui est la clé de voûte de ce jeu de plate-forme. Ce n'est pas pour rien que le titre, traduit de l'anglais, signifie "Démêler".

Avec ses deux petits yeux blancs, Yarny est chargé de reconstituer l'album de souvenirs qui trône chez une vieille dame. Il doit ainsi explorer les lieux immortalisés dans les douze photos soigneusement encadrées dans la maison qui sert de "base" entre les niveaux dans lesquels le minuscule personnage est propulsé. Chacun de ces chapitres correspond donc à un moment fort de la vie de cette famille. Cela peut par exemple être une balade près de la mer ou un excursion dans un jardin d'enfants. Des environnements à chaque fois joliment modélisés et qui ont leur propre âme.

Un mécanisme intuitif

C'est une fois "à l'intérieur" de ces photos que le gameplay prend tout son sens. Pour finir un niveau, Yarny doit se déplacer vers la droite en allant au bout d'un parcours jonché d'embûches. Sauf que lorsqu'il avance, le personnage se détricote en abandonnant du fil de laine sur son passage, au risque donc de se retrouver dans l'impossibilité de progresser. Heureusement pour lui, plusieurs pelotes de laines sont disséminées afin qu'il puisse reprendre forme, continuer de dérouler du fil et donc d'avancer. Mais en réalité, rares sont les fois où le petit bonhomme se retrouve bloqué pour ces raisons-là.

Ces pelotes servent donc surtout à établir des checkpoints permettant de sauvegarder la partie après avoir réussi l'un des innombrables casse-tête que doit résoudre Yarny pour franchir les obstacles. La plupart du temps, il doit alors se servir de son fil de laine comme d'une liane ou d'une sorte de trampoline dans le but de survoler les difficultés. La laine peut aussi servir de corde pour faire tomber des objets que le héros peut déplacer à sa guise, le plus souvent pour grimper dessus et atteindre la suite du parcours qui était trop haute pour ses petites jambes. Grâce à sa laine, Yarny peut par exemple se retrouver dans des situations improbables, en train de déambuler en vélo ou de planer avec un cerf-volant. Le tout, grâce à des commandes très intuitives qui ne nécessitent que le joystick gauche et quatre boutons de la manette.

Un peu trop décousu

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Mais après un ou deux niveaux accomplis, ces énigmes manquent cruellement d'originalité et même de difficulté. Pouvant être fini en 7 heures, Unravel peut donc vite devenir lassant. Pour compenser, il aurait fallu que l'intrigue soit prenante. Sauf que cette histoire, qui n'est pas racontée par le moindre mot d'un narrateur, ne se suffit pas à elle-même. Il est en effet difficile de comprendre ce que les niveaux représentent réellement et de savoir pourquoi Yarny doit résoudre de tels énigmes pour décrypter les souvenirs. Dans Limbo, par exemple, le personnage devait s'échapper d'un milieu hostile pour éviter une mort certaine mais aussi pour retrouver sa sœur. Un pitch bien défini qui justifiait la mécanique du jeu.

Dans ces conditions, il est peu évident pour le joueur d'être habité par "l'amour" et la "nostalgie" que ce jeu souhaite transmettre avec Yarny, dont la laine représente astucieusement le "renouement de liens brisés". Malgré ses défauts et un potentiel pas assez exploité, Unravel reste un jeu sympathique à faire. En fait, il semble être tombé dans le travers des nombreux jeux indépendants qui débarquent en ce moment : l'emballage et les intentions sont extrêmement séduisants mais le contenu trop minimaliste demande à être un peu mieux ficelé.

Les plus

Des beaux graphismes et de jolies animations
Un personnage minimaliste mais attachant
Des commandes intuitives
Une bande-son réussie

Les moins

Des casse-tête qui lassent vite et manquent d'originalité
Une impression d'explorer le jeu sans but précis
Le système de limitation de corde pas suffisamment exploité