"Mad Max : Fury Road" renouvelle le genre du blockbuster d'action
ON L'A VU - Sorti le 14 mai et acclamé au Festival de Cannes, le film s'avère novateur, visionnaire et impressionnant en éclipsant Mad Max (Tom Hardy) au profit de Furiosa, incarnée par Charlize Theron.

"George Miller a fait un film d'action féministe", avait clamé Eve Ensler, l'auteure des Monologues du vagin, à propos du réalisateur de Mad Max : Fury Road. N'en déplaise à ses détracteurs masculinistes, le film secoue bel et bien les codes du blockbuster d'action en mettant Mad Max (Tom Hardy) dans l'ombre de Furiosa (Charlize Theron), héroïne se rebellant contre le totalitaire Immortan Joe (Hugh Keays-Byrne). Contre toute attente, Mad Max : Fury Road, sorti le 14 mai et acclamé au Festival de Cannes, prouve que ce genre cinématographique peut trouver une nouvelle perspective sans perdre en force de frappe. Attention : ce papier contient de nombreux spoilers.
Un univers dément et captivant
Réalisé par George Miller, Mad Max : Fury Road est un nouveau volet des aventures de Mad Max, un ancien policier lancé à la poursuite de malfrats dans le premier épisode de cette saga démarrée en 1979. Le héros était alors incarné par Mel Gibson, dont la carrière a décollé grâce à ce rôle survolté, qu'il a occupé à trois reprises.
Dans ce nouvel épisode, Mad Max apparaît sous les traits bodybuildés de Tom Hardy, notamment remarqué pour son rôle de Bane dans The Dark Knight Rises. L'action n'a plus lieu dans les années 80, mais à une date inconnue, dans un monde désertique voué au chaos, après une apocalypse mystérieuse.
Mad Max, tourmenté par ses erreurs passées, se retrouve prisonnier à la Citadelle, ville érigée au milieu du désert. Il est forcé à donner son sang à Nux, un "Warboy" malade et dévoué, incarné par le génial Nicholas Hoult. La cité est commandée par l'affreux Immortan Joe, quasi Dieu ayant la main mise sur l'eau, devenue une denrée rare. Les habitants sont difformes, soumis, affamés et surtout, assoiffés. Vêtus de haillons et brunis par la poussière du désert, ils semblent sortis d'un péplum.
On se croirait presque sur une autre planète en voyant l'armée démente et motorisée d'Immortan Joe, dont un char transporte un joueur de guitare infatigable et des percussionnistes battant le rythme. Les Warboys sont tous plus fous les uns que les autres, prêts à se sacrifier pour entrer dans le Valhalla, le paradis des Vikings. Les scènes de poursuite et de combat se mêlent et se suivent, créant un climat de tension quasi continu pendant les deux heures que dure Mad Mad : Fury Road. D'abord désarçonné, voire décontenancé, le spectateur est peu à peu happé par cet univers digne d'un cauchemar.
Les femmes ne sont pas secondaires
Malgré lui, le solitaire Mad Max se retrouve au milieu d'une rébellion menée par Furiosa, impératrice appréciée d'Immortan Joe. Incarnée par Charlize Theron, elle dévie un convoi où sont cachées les jeunes et belles épouses d'Immortan Joe. Celles-ci n'en peuvent plus d'être sous son joug et considérées comme sa propriété. Immortan Joe les utilise pour essayer d'avoir une descendance en bonne santé. Ses enfants sont tous nés avec une malformation.
Mad Max est d'abord méfiant, puis se rallie à la cause de Furiosa, enlevée à sa patrie quand elle était enfant, et des épouses d'Immortan Joe. Elles souhaitent rallier la contrée des "Mille Mères", où Furiosa est née et où l'eau se trouve en abondance. Dans Mad Max : Fury Road, ces femmes veulent prendre leur vie en main, et ne plus dépendre d'un tyran. Une trame qui vaut au film la foudre de masculinistes, qui y voient de la propagande féministe.
Mad Max n'est pas le vrai héros
Non seulement Mad Max apporte son aide, mais il s'éclipse face à Furiosa et n'essaie pas de lui prendre sa place de leader. Lors d'un combat décisif, il lui laisse tirer sa dernière balle. C'est un symbole fort, montrant qu'un héros ultra-musclé n'est pas forcément mieux placé qu'une combattante aguerrie. Lorsque la petite troupe conquiert la Citadelle, Mad Max disparaît, évitant de voler la vedette aux femmes, triomphantes.
Charlize Theron incarne à la perfection cette femme combattive et déterminée, mais aussi, blessée et fatiguée, au point de faire oublier Tom Hardy dont la palette émotionnelle est moins large. Sur l'affiche officielle, Furiosa est même au premier plan, devant Mad Max. "Les femmes survivront à l'apocalypse", affirme l'actrice au Guardian. Furiosa n'en fait pas douter.
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