Le 20 juillet 2017, le cinéma et le théâtre français perdaient l'un de leurs grands acteurs. Claude Rich est décédé à 88 ans à la suite d'un cancer. Ancien employé de banque qui a décidé de suivre sa passion pour le théâtre, il est devenu l'un des acteurs les plus remarqués et remarquables de sa génération.
Avec 80 films et 50 pièces de théâtre, Claude Rich a mené une carrière auréolée de succès, qui a démarré en 1951 dans la pièce Un conte d'Hiver, avant de se faire connaître du grand public en 1955 dans Les Grandes Manœuvres de René Clair.
Au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, Claude Rich rencontre sa bande d'amis, qu'il ne quittera plus : Jean-Paul Belmondo, Annie Girardot, mais aussi Jean Rochefort. La crème de la crème des acteurs, qui brûlent les planches et enchaînent les succès.Très vite, sa carrière jongle, harmonieusement entre le 7e art et le théâtre.
Sur grand écran, il est habitué aux rôles de jeunes premiers. On le remarque, on l'admire. Il ne laisse ni le public, ni les réalisateurs indifférents. Jean Renoir, Claude Chabrol, Georges Lautner, mais aussi François Truffant et Michel Audiard ont collaboré avec cet homme à la voix si reconnaissable. En 1963, il donne la réplique à Lino Ventura dans Les Tontons Flingueurs, de Georges Lautner, puis à Louis de Funès dans Oscar d'Édouard Molinaro. Mais c'est véritablement en 1968 qu'Alain Resnais lui offre son plus grand rôle dans Je t'aime, je t'aime. Dans ce film de science-fiction, Claude Rich incarne Claude Ridder, un homme qui peut voyager dans le passé, après avoir raté son suicide.
En 2014, après la mort du cinéaste, Claude Rich s'était confié au micro de RTL : "On a pensé à Alain pendant une heure en se souvenant de tout ce qu'on avait fait avec lui, des souvenirs merveilleux et l'émotion de le voir partir après avoir fait tant de film avec lui. Il s'en va, mais il nous laisse ses films. On allait souvent avec lui et sa femme au théâtre, on voyait des pièces comiques, il y avait du boulevard, on lui disait : 'Vous n'allez pas voir du boulevard' et il disait : 'Mais, j'adore le boulevard', puis on allait voir Shakespeare. Il était curieux de tout".
Dans les années 70-80, Claude Rich retourne au théâtre. Il incarne avec brio Lorenzaccio d'Alfred de Musset puis est récompensé pour sa performance dans Hadrien VII. Cela ne l'empêche pas d'apparaître dans Le Crabe-tambour, mais aussi Adieu Poulet ou encore La guerre des polices, au cinéma. Claude Rich passe du drame à la comédie, en passant par les policiers et les films historiques avec aisance. Il adore d'ailleurs incarner les grands personnages de l'histoire.
En 1989, il est de nouveau sous les feux de la rampe en incarnant Talleyrand dans Le Souper d'Édouard Molinaro avec Claude Brasseur. Son interprétation convainc. Il est récompensé du César du Meilleur acteur. Plus tard, il incarnera également Léon Blum (Thérèse et Léon), Galilée (Galilée ou l'Amour de Dieu) ou encore Voltaire (Voltaire et l'affaire Calas) à la télévision.:"J'aime beaucoup beaucoup les personnages historiques. Cela me permet de me cultiver d'abord un peu, et de découvrir des choses que je ne savais pas. Je cherche du personnage historique", confiait-il au micro de RTL.
La suite de sa carrière sera tout autant saluée. Il n'a pas peur de se lancer dans les comédies "grand public" et incarner le druide Panoramix dans Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre. La même année, il reçoit un César d'honneur pour son immense carrière, qui fête aussi son demi-siècle.