L'industrie des activités culturelles est à un tournant

L'exception culturelle "à la française" n'est pas un concept creux. Il y a un dynamisme très particulier des industries de la culture dans notre pays. Il est même quasiment structurel. Le cinéma français tient une place unique en Europe par sa production (la seule à rivaliser avec les Américains), mais aussi par sa diffusion (un Français sur quatre a vu un film l'an dernier, car nous possédons 5.741 écrans dans l'ensemble de nos salles).

Même chose pour la promotion du spectacle vivant (arts du cirque, théâtre, danse, musique...). Aucun autre pays n'a autant de rendez-vous musicaux que le nôtre (127.000 par an). Les manifestations de spectacles vivants rassemblent finalement 150.000 emplois directs. Elles pèsent près de 9 milliards de chiffre d'affaires. C'est un état des lieux proportionnellement unique au monde, compte tenu de la taille de notre pays.

Il s'agit d'économies très fragiles. Les promoteurs de spectacles, de quelque nature qu'ils soient, sont directement impactés par les yo-yos de la conjoncture. Ils ont été dans une situation un peu délicate lors de la crise. Mais ils sont aussi touchés par des évolutions plus profondes. L'industrie des activités culturelles est à un tournant. Elle a connu de très belles années, portée par l’engouement de nouveaux spectateurs, mais aussi par la générosité des subventions publiques. Cette période tire à sa fin.