À trois jours du défilé, toutes les robes sont encore en morceaux dans les ateliers de la maison Christian Dior. Autour d'immenses tables en bois et sous des néons blancs très puissants, environ 80 couturières en blouse blanche sont très concentrées.
Autour d'un mannequin, une modéliste, Sarah, raconte : "C'est ma robe et là, on est en train de finir pour l'essayage mais c'est compliqué, on donne le max ! " Plus loin, Béatrice, la tête penchée sur un tissu magnifique est "en train de travailler sur la jupe de cette robe".
Ce qui lui plaît dans ce métier c'est : "toucher les tissus, coudre, réfléchir aux problèmes techniques, c'est assez gratifiant et je dois vous avouer que la première fois que j'ai vu ma robe défiler - parce qu'on appelle ça 'notre robe' - j'étais très émue." Mathilde, elle, porte un carton de clémentines : "C'est juste le petit goûter, deux par personnes, parce qu'on fait plus d'heures que d'habitude", soit 10 au lieu de 7.
Une autre partie du travail consiste à essayer les modèles qui sont en train d'être fabriqués. Pour cela, il faut quitter l'atelier et rejoindre l'extérieur. Dans la rue, on peut apercevoir plusieurs personnes avec de grandes housses signées Christian Dior dans la main. Ils apportent ces modèles en construction dans les cabines d'essayage où se trouvent la styliste et les mannequins.
Ici aussi, c'est une ruche entre ceux qui amènent les robes, ceux qui les enlèvent, ceux qui prennent les photos, ceux qui mettent les chaussures, les sous-vêtements ou les serre-têtes. Environ 10 personnes entourent chaque mannequin qui se déshabille au milieu de la foule et des regards.
Florence, première d'atelier pour le "flou", ce qui rassemble "tout ce qui vole, les mariés, les robes du soir, les robes de jour, les robes de cocktail" décrit le fonctionnement des essayages. Entourée de quatre mannequins, elle explique qu'elles "vont porter toutes les robes les unes après les autres. C'est par rapport à ces photos là que Maria Grazia va attribuer le look sur la bonne fille. C'est là que tout se décide pour le défilé."
Assise un peu plus loin sur un canapé, Maria Grazia est la styliste italienne de la maison Dior depuis trois ans et demi. Elle donne des interviews tout en validant d'un geste les essayages et notamment les robes de Florence.
Des centaines d'essayages et des milliers d'heures de travail plus tard, le miracle s'est bien produit. Le défilé terminé, féerie d'une quinzaine de minutes, Florence fait part de son enthousiasme : "C'était trop beau, (toutes ces robes) c'est nos bébés et elles sont toutes belles."
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