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2 min de lecture
Denis Podalydès joue un peintre sombre mais talentueux dans "Une vie", au théâtre du Vieux Colombier
Crédit : Christophe Raynaud de Lage
Denis Podalydès tient le rôle principal de la pièce de Pascal Rambert, Une vie, au théâtre du Vieux Colombier. Il s’agit de la vie d’un peintre, contemporain, mais figuratif. Quand la pièce commence, il est donc interrogé sur sa vie par un journaliste, critique d’art, pour une longue émission radiophonique, très culturelle. Donc, tout va se passer dans ce studio de radio, dans un décor blanc et inhospitalier. Au centre trône une table ovale blanche avec six chaises et six micros. Le journaliste critique d’art qui interroge le peintre figuratif est interprété par Hervé Pierre. Autant dire qu’on est en présence de deux monuments de la Comédie française.
Rien ne perturbe le journaliste critique d’art qui continue à interroger Denis Podalydès sur sa vie, ses débuts, ses relations avec sa mère, son premier amour, ses relations avec son frère, son galeriste. Comme on dit dans ce genre d’émission très culturelles, tous ces personnages sont convoqués à ce festin autobiographique. Et ils apparaissent, en chair et en os, la mère interprétée par Cécile Brune, abusive et cynique, détestant comme il se doit la maîtresse de son fils, interprétée par Jennifer Decker, éternelle amoureuse d’autant plus aimante qu’insatisfaite.
Et voici qu’apparaît le frère, Alexandre Pavlov. Comme porté par un torrent de rancune, perpétuellement jaloux, complexé, il est devenu prêtre, il profite de cet interview pour révéler la face noire, très vilaine de la vie de son artiste de frère. Il vient se venger de tout ce qu’il lui a fait subir durant leur enfance. C’est une scène d’épouvante, magnifique, dans laquelle on n’est pas loin du meurtre. C’est l’arrivée du galeriste qui nous fait éviter le pire. Il est interprété par l’étrange et fragile Pierre Louis-Calixte, qui lui aussi a des reproches à faire à son ancienne idole qui, d’après lui, a gâché son talent, a vendu son âme au diable du fric et de la célébrité de la paresse.
Ce peintre est un amant infidèle, un frère tyrannique, un enfant gâté, mais on a l’impression que c’est un bon peintre, ou en tout cas il l’a été. Et c’est quand même ce qu’on demande avant tout à un artiste. On ne se lasse pas de voir Denis Podalydès sur scène. L’auteur de la pièce, Pascal Rambert, qui est également metteur en scène, réalisateur, chorégraphe et qui vient d'être honoré de prix du théâtre de l'Académie Française pour l'ensemble de son oeuvre, a écrit cette pièce pour Denis Podalydès et les cinq autres acteurs qui l'interprètent.
Écrire pour des acteurs ne signifie pas s'inspirer de leur vie, de leur confidence, mais bien les observer et s'inspirer de leur manière de jouer, de leur intonation, de leur rythme, pour être au plus juste. Cela change beaucoup de la pièce de Feydeau évoquée lundi 5 juin dans Laissez-Vous Tenter, mais c’est toujours une façon de raconter la même chose : la vie de famille, inépuisable sujet. Et c’est aussi la troupe de la Comédie française, mais au Vieux Colombier, ça s'appelle Une Vie.
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