C'est à lire : "Tant de chiens", de Boris Quercia

"Jimenez est mort avant d'arriver à l'hôpital. Un projectile est entré par l'aisselle, là où le gilet pare-balles ne le protégeait pas, lui a perforé une artère et lui a traversé les poumons". C'est le résultat de la dixième fusillade de l'année entre policiers et narcotrafiquants, à Santiago du Chili. Jimenez, c'était le seul véritable ami de l'inspecteur Quinones. C'était un pourri, mais Quinones ne le savait pas. Il hérite d'une clé de consigne, dont la porte ouverte l'envoie tout droit au fond de l'horreur : un réseau pédophile dont certains acteurs naviguent très haut dans la nomenklatura chilienne. S'attaquer à ces gens-là ne favorise pas les promotions dans la police. Quinones s'en moque ; cela fait longtemps qu'entre deux rails de coke il a perdu le sens des réalités. Mais curieusement, son efficacité n'est pas altérée. Ses adversaires vont s'en apercevoir assez vite...  

Les deux acteurs principaux du nouveau polar de Boris Quercia sont magnifiques : Le premier, Santiago Quinones, est le prototype du flic déjanté et hyper attachant, avec qui le lecteur vibre et tremble à chaque page. Le second est Santiago, une ville polluée, encombrée, grise et bruineuse. Et pourtant, celui qui referme le livre n'a qu'une seule envie : partir à l'aéroport et s'acheter un aller simple pour le Chili.

Le titre original, Perro Muerto, ("chien mort"), a été traduit Tant de chiens. Un joli jeu de mots, en accord avec la vraie nature des personnages de Boris Quercia, qui n'ont plus grand-chose d'humain.

Tant de chiens, de Boris Quercia, est paru aux éditions Asphalte.