Olvid : protection des données, origine ... Que propose l'application de messagerie française imposée aux ministres ?

WhatsApp, Telegram ou encore Signal... Ces applications de messagerie ne pourront plus être installées par un membre du gouvernement ou de leur cabinet sur leur smartphone ou leur PC professionnels. C'est une consigne de Matignon, révélée mercredi 29 novembre, pour renforcer la sécurité des échanges et gagner en souveraineté numérique dans le contexte de forte menace cyber et à l'approche des JO de Paris. À la place, les ministres sont invités à télécharger Olvid, une application française qui permet des échanges sécurisés sans aucun transfert de données sur un serveur tiers. Ils ont jusqu'au 8 décembre pour désinstaller les autres applications étrangères. 

Olvid se distingue des autres applications de messagerie chiffrées, comme WhatsApp ou Signal, par le fait qu'elle n'a pas accès au répertoire téléphonique et n'implique pas la transmission d'un numéro pour s'enregistrer. "Il n'y a pas besoin de rentrer un numéro de téléphone ou un mail pour s'inscrire. Contrairement aux autres plateformes, il n'y a pas d'annuaire centralisé, pas de données stockées sur les serveurs. L'application ne sait pas qui parle à qui, ni quand. Les utilisateurs font un lien entre eux en direct. Il faut échanger un code par téléphone ou de visu. La messagerie n'a accès ni aux messages, ni aux numéros de téléphone", explique Benjamin Hue, spécialiste à des nouvelles technologies à RTL. 

Pour les autorités, le recours à cet outil français qui se veut le plus sécurisé au monde était naturel. "C'est une application 100% française, 100% sécurisée, qui ne garde pas de trace des messages, qui ne connaît pas l'identité de vos interlocuteurs. Nous avons désormais une application française qui est l'une des plus sécurisées dans le monde et qui a obtenu tous les visas, toutes les certifications nécessaires. Pourquoi ne pas l'utiliser ?", résume Jean-Noël Barrot, ministre chargé de la Transition numérique.

L'application vise le grand public en plus des entreprises et des institutionnels

Les utilisateurs d'Olvid peuvent échanger par message et s'envoyer des fichiers de manière infinie. En revanche, pour téléphoner, il faudra souscrire à un abonnement mensuel de l'ordre de 5 euros par mois. La startup fournit aussi des solutions sur-mesure aux entreprises désireuses de renforcer la confidentialité des échanges de leurs employés ou de leurs dirigeants.

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Après avoir converti les ministres du gouvernement, Olvid espère aussi convaincre les Français. "L'application avait 100.000 utilisateurs actifs jusqu'à la semaine dernière. On est très loin des 2,5 milliards de WhatsApp ou des 50 millions de Signal. Mais depuis la communication du gouvernement, c'est devenu l'une des applications les plus téléchargées du pays. Ses fondateurs évoquent des téléchargements en hausse de plus de 600%", explique Benjamin Hue. 

Malgré ce coup de projecteur, le plus dur reste à faire pour l'adoption d'Olvid, qui n'est pas facilitée par son fonctionnement qui peut apparaître déroutant pour les nouveaux utilisateurs, sans carnet d'adresse, ni suggestion de contacts. "On est face à des géants, comme WhatsApp, Signal ou Telegram, qui ont une utilisation facilitée, sont performantes et ont des moyens énormes. Il y a toute une conduite du changement à mener. C'est bien d'avoir des outils français, des outils sécurisés. Maintenant, comment pousse-t-on les gens vers l'utilisation de ces outils ?", s'interroge Sixtine Watrigant, consultante cybersécurité chez Sia Partners.

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